Gorefest se forme durant l'été 1989 autour de Jan-Chris de Koeijer, Frank Harthoorn, Alex van Schaik et Marc Hoogendoorn, et c'est après l'enregistrement de deux démos et une tournée en compagnie de Carcass qu'ils sont remarqués par Mark Fritsma du label Dutch Foundation 2000 qui leur offre leur premier gros deal.
Dans la suite, leur premier album, "Mindloss", sera enregistré au studio Stone Sound à Roosendaal par Colin Richardson, Gorefest suivant les pas de leur modèle anglais Carcass.
Accouché dans la douleur, "Mindloss" ne parvient pas à satisfaire pleinement ses géniteurs (témoignage de Jan-Chris).
En effet, si cet album hisse incontestablement Gorefest parmi les groupes phare de la scène hollandaise aux côtés des Asphyx, Pestilence, Dead Head de l'époque, les compositions manquent quelque peu d'originalité par rapport à la quantité d'albums brutal death sortis cette même année 1991, la faute à la simplicité parfois extrême des riffs, le caractéristique mur sonore basse saturée/batterie, le growl ultra guttural de Jan-Chris et les thématiques gore abordées.
Pour ma part, je reconnais à cet album un grand nombre de qualités, même si j'admets volontiers qu'on peut le considérer un cran en dessous de ce que pouvait proposer la scène floridienne à la même époque, et surtout moins innovant qu'un "Testimony of the Ancients" sorti la même année.
Il reste que des titres aussi dévastateurs que "Foetal Carnage", "Loss of Flesh", "Confessions..." tabassent encore bien vingt ans après et l'excellent "Horrors in a retarded Mind" préfigure déjà l'évolution notable du groupe sur l'album suivant "False".
En clair, si vous aimez le brutal death bien gras et bien gore, des riffs directs évoluant sur du mid tempo à l'ancienne, cet album est fait pour vous.
En bonus dans la réédition Nuclear Blast de 2005, les deux premières démos "Tangled in Gore" et "Horrors in a retarded Mind", respectivement de 1989 et 1990, dont les titres sont tous repris sur "Mindloss", ce qui leur confère essentiellement un intérêt historique.