Modern Vampires of the City par Krokodebil
Le dernier Vampire Weekend est le coup de fouet pop que j'attendais pour dynamiser un peu mon année musicale, pour l'instant de haute volée mais ou finalement peu d'album s'avéraient vraiment "au-dessus" des autres.
Et là, des les premières mesures de "Obvious Bicycle", il se passe quelque chose. Je le découvre dans la rue, au casque. C'est simple, je chantais déjà le refrain à la première écoute : cette musique n'est pourtant pas prévisible ou déjà-vue, elle est tout bonnement évidente, naturelle. La richesse et la simplicité mélodiques, combinées à des arrangements ravissants et variés font du disque une véritable petite symphonie pop absolument délicieuse à écouter, et gorgée de soleil.
Disque de la bonne humeur donc, portée par au moins 4 chansons exceptionnelles : "Obvious Bicycle", "Step", "Diane Young" et "Ya Hey", qui résument les quatre grandes orientations musicales du disques : la première est celle d'une pop fragile et précieuse, mélodieuse et plutôt sobre, où la voix très jolie d'Ezra Koenig, toute en nuances subtiles, fait une bonne partie du travail. L'autre voie, terriblement excitante musicalement, consiste à agrémenter des petits tubes de pop indie de quasi-samples de musique classique (ici baroque) retravaillées : une sorte de fugue qui fait office de ritournelle pour "Step", un segment harmonique qui rappelle le Canon de Pachelbel pour "Don't Lie", et une brève conclusion dans le même sens avec "Young Lion". La troisième voie, plus énergique et musclée, amène un peu de folie et de tonus au disque : "Diane Young" et ses expérimentations sonores et électriques n'est pas sans évoquer le travail d'Animal Collective ou de Panda Bear. Enfin, "Ya Hey" choisit une voie médiane de pop psychédélique gentiment barrée mais pas trop agressive. L'alternance harmonieuse sur l'album de pistes de ces quatre registres différents mais pas trop éloignés lui apporte une grande fraîcheur et une variété qui ne nuit pas à sa cohérence.
Le voyage est exquis et mes oreilles en redemandent, un joli coup de cœur donc, dans un registre relativement similaire au Foxygen, mais en moins tourné vers un passé glorieux de la pop. Vampire Weekend poursuit son odyssée de musique pop de chambre, pour ainsi dire, et on aurait bien envie de prendre le thé et de manger des biscuits avec eux.