Tout artiste puisant son influence dans les 60’s/70’s (en bref, tout le monde) aurait rêvé de partager un jour ne serait-ce qu’une note avec l’immense John Lennon, particulièrement lorsque ce dernier utilise sa panoplie de Mr Kite pour nous entraîner vers le psychédélique. Cet aspect fou du compositeur n’est évidemment pas tombé dans l’indifférence d’un Les Claypool qui a basé l’intégralité de son univers et celui de Primus sur sa propre folie, et le voir aujourd’hui partager un album avec le fiston du britannique à lunettes, le providentiel Sean Lennon, n’est pas anodin.


Le Delirium est bien nommé : celui qui a suivi les traces de son paternel avec une pop inspirée souvent ambiante et aérienne mêle des accords aux basses appuyées de Claypool, qui ajoute aux thèmes sa folie et sa voix mi-chantée mi-narrative qui vient d’on ne sait où. Les morceaux alternent d’ailleurs les plans chers des deux compositeurs, chacun poussant la chansonnette à tour de rôle. La chocolaterie qu’avait abordé Claypool avec Primus il y a peu n’est jamais bien loin, en témoignent quelques chœurs loufoques nous faisant penser aux petits êtres si chers à Roald Dahl. On est donc tantôt dans un aérien ponctuée par la douceur chuchotée de Sean Lennon, tantôt dans du grand cabaret loufoque parsemé de personnage et d’histoires improbables de Les Claypool.


Et surtout on s’envole, on rêve notre vie en couleur, pendant une quarantaine de minutes où l’on ne sait pas vers où on se dirige, sans réellement s’en soucier. Rares sont les albums qui peuvent nous emporter aux confins de notre imagination, et c’est la marque de fabrique des deux bonhommes, ici mise en valeur à merveille.

ThierryDepinsun
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le 26 juil. 2016

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