Avant de m'enfermer dans les sonorités synthético-kitschs romantico-naïves des 80's, j'm'étais perdu quelques part parmi les guitares psychédéliques et les ondes cérébrales sonores du Krautrock. C'était entre 2008 et 2010. Dès lors, la transition Neu! - Stereolab - Visage, s'est faite d'elle même.
Mais revenons donc en 2009, je venais de mettre la main sur un joyau sonore : Mittelwinternacht' 71. 4 longs morceaux de 15 minutes aux sonorités lourdes et noires, annonciateur d'un genre qui ne verra son essor que 35 ans plus tard dans les hautes sphères souterraines : le Drone. J'ai passé quelques mois à écouter des grésillements torturés avec mon casque audio. Et puis, il y a eu cet album, Monoliths & Dimensions, dont tout le monde parlait sur les forums spécialisés. C'était la chose à écouter si on voulait être suffisamment snob mais trash aussi un peu.
Dès les premières notes, le constat est sans appel : Je n'aime pas cet album, les langueurs sonores manquent d'enrobage, il n'y pas cette poésie noire qui me plait tant dans le Drone, il n'y pas cette sensation de suffoquer sous le poids des notes, de survivre à chaque note, il y a juste ce bourdonnement, pénible, angoissant, frustrant. Comme un dentiste aveugle qui chercherait à soigner une dent qu'il ne trouve pas, Sunn O))) agace. Nous nous sommes mis volontiers dans un broyeur dans l'espoir d'être torturé, mais l'engin de fonctionne pas, il est tantôt rouillé, tantôt trop solide.
Et puis il y a cette voix, qui se veut sombre, mais est bien trop grossière. Ridicule et vain, le gutturiste de Sunn 0))) est tout aussi pénible que son guitariste. Les morceaux sont longs sans nous évoquer le moindre sentiment, envahissants sans nous submerger. Heureusement, la conclusion de l'album, Alice est une réussite. Comme si le groupe n'avait fait qu'avancer à tâtons jusqu'alors pour enfin comprendre ceci : le remplissage de l'espace sonore, la langueur des notes, les vibrations des cordes ne doivent servir qu'une chose : la poésie noire, l'envoûtement par le glas, l'ouverture aux limbes.
Et vous savez quel album propose exactement tout ceci avec la plus grande des maîtrises ? Fantasma Parastasie, d'Aidan Baker & Tim Hecker, sorti un an avant.
Allez, 4/10 par politesse.