Cet album, je l'ai écouté tant de fois dans ces années 80. Renaud, c'était le gars cool qui dénonce et qui grandit.
Cette réécoute s'inscrit dans mon choix de me faire l'intégrale de Renaud. En tout cas, les albums studios. Il y a beaucoup de déception dans cette réécoute. Ca a mal vieilli. Mal vieilli musicalement, et sans doute dans les idées.
Il faut continuer de reconnaître en Renaud une qualité de parolier, de saisir l'époque, et sans doute avec un recul qu'on pourrait considérer acceptable pour l'époque, mais, qui, aujourd'hui, me semble parfois gênant.
La Doudou, que j'aimais beaucoup écouter, me semble aujourd'hui douteuse, les auto-tamponneuses (la Pepette I) plutôt misogyne et Pochtron un hymne à l'alcoolisme difficile à assumer.
La production musicale, sans doute pas la première préoccupation de Renaud, a été faite à Los Angeles, et de fait, elle est au-dessus des productions françaises de l'époque sans être non plus révolutionnaire. On a à faire à de bons faiseurs, pas des sublimeurs.
Reste "Dès que le vent soufflera", qui pâtit du fait d'être un des tubes de Renaud qui passe sur les bandes FM jusqu'à la nausée, mais qui, justement, par une orchestration plus "française", est rentrée dans le patrimoine, plus que "Morgane de toi", qui a quand même moyennement bien vieilli.
Hormis "Dès que le vent soufflera", je retiendrai "Ma chanson leur a pas plu" et "Loulou", des rocks efficaces avec des paroles pleines d'humour et de recul sur soi et les congénères de Renaud à l'époque.
Réflexions plus globales quand on écoute les albums de Renaud les uns après les autres : la voix est déjà pleine de tabac, et la révolte s'essouffle avec l'entrée dans la vie de famille.