Oh la belle surprise que voilà.
Ah mais c'est que j'y allais à reculons moi sur ce "Mr. Hands" (bien que sa pochette énigmatique m'ait toujours intrigué). Il faut dire que le disque se situe au creux de l'énorme vague où l'on perd alors l'ami Herbie pour un bon moment. Déjà signe des temps donc, cette pochette. Exit le Herbie vaguement cocaïné qui semble regarder l'objectif comme une hallu des temps anciens. Non mais sérieux, "Secrets" et "Sunlight", c'était juste pas possible. Même Miles Davis n'aurait pas fait ça (bon, à l'époque, Davis prend une "pause" de quelques années alors il est pardonné. Mais quand bien même, Miles, il n'a qu'à mettre des lunettes d'extraterrestre sur "Get up with it" et voilà. Le charisme, la classe, le swag même pour parler djeunz).
Ensuite, exit les vocaux au vocoder (j'aurais bien aimé placer encore un mot en "v" mais je n'avais plus d'idées). Tout est instrumental, ça fait du bien, fouyaaaa (attention, "Future shock" arrive bientôt, ne vous réjouissez pas si vite).
Et puis surtout, notre Herbie se ressaisit sur le coup.
Un morceau où ressurgit le piano (oh joie !), un autre où le sorcier Joe Zawinul vient faire coucou (même si on ne l'entend pas trop trop), un titre en hommage à la world music ("Calypso".... étonnamment réussi). Un autre titre qui booste bien (avec Jaco Pastorius, oh joie (bis) !). Et un titre final plus "contemplatif".
Du coup ça marche. On y croyait plus (je n'y croyais plus). Et même si le disque peut sembler mineur dans sa discographie, ce jazz-funk semble soudain renaître, se redécouvrir, sonner frais et original.
Pour un temps. Mais ne gâchons pas notre bonheur.