Il le fait pour la culture

Je fais partie des gens qui se font facilement avoir par Kendrick Lamar. En plus d'être très talentueux, c'est un rappeur qui pose sur des productions assez léchées en explorant une variété de samples étonnantes et des styles qui partent dans tous les sens sans jamais se perdre en route. En bref, le type a une vision.

Et avec ce double-album, je m'inquiétais un peu au premier abord. Quand on ouvre la page de sa plateforme de streaming préférée un vendredi et qu'on voit les mentions "Disque 1" et "Disque 2" mais une durée inférieure à 80 minutes (cet album dure 1h13), ça pue la tentative de vendre un double-album à la place d'un simple uniquement pour augmenter un peu les prix des versions physiques.

J'ai donc joué le jeu et écouté les deux disques séparément pour voir si on avait affaire à un concept par disque où si l'artiste s'était bien fichu de tout le monde. Heureusement pour moi, c'est vraiment travaillé. J'aime surtout le premier disque pour être tout à fait honnête. Musicalement très dense, avec un flow qui change quasiment à chaque minute sur une instru qui elle-même évolue constamment que ce soit en termes de rythme ou d'arrangements, on peut vite se perdre, mais là ça fonctionne.

On sent un soin apporté au disque, aux paroles et à la construction de l'album. La deuxième partie est bien plus posée, proche du slam (mais du bon slam) sur fond de musique d'ascenseur (mais de la bonne musique d'ascenseur). Respect à Lamar d'avoir su se renouveler après Damn que je n'avais pas trouvé aussi innovant ou efficace que les albums précédents, parce que de nos jours avec le fonctionnement actuel de l'industrie musicale, beaucoup d'artistes choisissent la facilité.