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Album de Acid Pauli (2012)

Norbert Élias écrit dans ‘Mozart. Sociologie d’un génie’ que c’est dans les périodes de transition que l’homme montre toute sa puissance créatrice. Il serait bon d’imaginer dans quel ère transitoire se trouvait Acid Pauli au regard de la précision novatrice dont fait preuve son travail.
Seul l’ouverture est entreprise de manière presque classique. Une rythmique déposée en comptine venant gambader sur un spectre électronique aux sonorités exceptionnelles : on y détecte aisément l’avant-garde de Clown & Sunset.

Un downtempo épuré, acquiesçant la frappe du silence sur des contre-temps mouvants. La structure est ravissante, envoutante même en vérité. Elle se décompose parfaitement, passant par des bandes sonores reconstruites dans un jeu de stéréo où encore en parallèle avec des trompettes récupérés du sampling jazz post 70′s venant se déposer sur un nappage lourd. Le tout est couplé avec le claquement de petites pépites aériennes. Au bout du compte, toutes ces textures viennent s’évaporer dans une réverbération parfaite, un mariage sans aucun accroc.

Acid Pauli aka Martin Gretschmann aka Console (vous vous souvenez sans doute de ce titre) parvient facilement à séduire. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que Jaar produise un album de cette envergure. La signature avisée qu’est le maestro se fait ressentir comme une renaissance.

Cependant, dans une critique moins positive, il semble qu’il y ait encore quelque chose de moins net, ou de moins sincère dans le choix des tracks : comme une sorte de compilation de ses travaux plus qu’une œuvre totale et reliée.
Ici, chaque partie semble totalement scindée. Seuls quelques morceaux se succèdent réellement. Parfois on a l’impression que l’artiste a injecté à l’album d’anciennes expérimentations, (certes pour notre plus grand plaisir) mais nous laissant perdu. Après écoute de l’album, la vision d’un puzzle s’offre à nous. Puzzle où le découpage des pièces possèderait peut être un certain défaut de fabrication, paralysant ainsi l’holisme du tableau final. Mais peut-être, là aussi, y a-t-il une volonté derrière. C’est dans cette cristallisation harmonique que nous retrouvons une volonté de variance. Variance tout aussi égale à Clown & Sunset.

De l’ambiance chilienne avec ‘La Voz tant tierna’ au piano arythmétique de ‘M utron Melody’ : Acid Pauli – Musique aux Sonorités Transmissibles.
Yann_Rrose_Séla
8

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le 4 nov. 2013

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