Toujours difficile de s'atteler à la critique d'un album culte. Mais j'ai tellement l'impression d'avoir des choses à dire que je n'ai encore lu nulle part sur SC que je n'ai finalement pas trop l'impression d'enfoncer des clous déjà enfoncés.
Premièrement pour écouter Nirvana il faut savoir faire abstraction du culte qu'on leur voue, j'ai l'impression que trop de gens n'écoutent pas Nirvana, soit qu'ils adulent, soit qu'ils détestent, dans les deux cas souvent pour de mauvaises raisons.
L'album que l'on découvre ici n'est pas parfait, la voix de Kurt Cobain dérape involontairement par moments, il y a aussi quelques balbutiements et surtout une lassitude que l'on peut percevoir au début du concert ... il a du mal à trouver ses marques, il faut dire que l'exercice du unplugged est périlleux et loin des habitudes du groupe. Ce qui se révèle être intéressant c'est de remarquer l'assurance qu'il prends progressivement pour terminer en apothéose.
Je pense aussi que si certains adulent cet album c'est dû au côté émotionnel, on sent en effet les fêlures et toute la fragilité du personnage. Mais je ne mettrais pas la note maximale car on sent trop les limites techniques par moments qui d'habitude sont mieux exploitées.
Je terminerais en donnant une note à chacun des morceaux, car l'ensemble est très inégal :
- About a Girl - c'est un peu poussif - 6/10
- Come as You Are - les guitares, la rythmique et la voix ont un peu de mal à s'ajuster - 5/10
- Jesus Doesn’t Want Me for a Sunbeam - c'est plat et l'accordéon n'est pas dans le tempo - 3/10
- The Man Who Sold the World - trop traînant, je préfère de loin l'original chanté par David Bowie - 5/10
- Pennyroyal Tea - sa voix est à la limite, il n'ose pas y aller franchement, mais on vibre un peu plus, on sent la fragilité et la puissance, à la limite de la rupture - 7/10
- Dumb - la nonchalance s'installe et le violoncelle est enfin bien présent, la magie opère - 9/10
- Polly - c'est posé et efficace - 9/10
- On a Plain - la voix de Kurt Cobain dans toute sa splendeur - 9/10
- Something in the Way - magistral, on est dedans - 10/10
- Plateau - un très beau morceau, limpide - 8/10
- Oh Me - sa voix est magnifique, posée - 9/10
- Lake of Fire - sa voix déraille de manière efficace, il a enfin trouvé ses marques - 10/10
- All Apologies - le concert unplugged se justifie complètement avec des titres comme celui-ci - 9/10
- Where Did You Sleep Last Night - une fin en apothéose - 10/10