On était en droit d'attendre de Gregson-Williams une composition plus enlevée. Mais il est vrai parmi les albums qui sont sortis ces dernières années le compositeur ne m'a pas vraiment convaincu (sauf "Early Man" peut-être). Il est désormais loin le temps du "Monde de Narnia" ou de "Kingdom of Heaven". On sait que Gregson-Williams a ce potentiel et pourtant son talent semble confiné pour une grande partie à des projets sans envergure (Manhunt, Penguins, The Meg, Breath, Confirmation, Live by Night, ...). Collaborateur occasionnel du mastodonte Disney (Prince of Persia, Monkey Kingdom), on pouvait se réjouir, en tant que B.O.phile, de voir son nom attaché à ce projet. Alors, qu'en est-il ?
Une nouvelle fois chez Gregson-Williams, je regrette surtout le manque d'originalité. Tous les morceaux rythmés pour les scènes d'action ne se distinguent pas du blockbuster moyen. C'est très convenu. Les procédés de composition sont devenus banals. En dehors de ces parties plus énergiques de la B.O., il y a peu de morceaux mémorables. Il existe pourtant bien des instruments chinois à même d'apporter la couleur locale et de rendre réellement hommage à la culture chinoise. Mais il semble que la direction artistique empruntée par Disney n'ait pas exigé un tel choix d'instrumentation.
Finalement, Mulan, bien que créditée à Gregson-Williams, n'est sans doute pas une oeuvre émanant complètement de lui. Dans un sens, cette B.O. reflète une partie du paysage des bandes originales actuelles : bien trop similaire, bien trop oubliable.