Musiques fondatrices
Comme Soko, on a adoré The Cure et sa douloureuse mélancolie. On s'est tout autant qu'elle excités sur les voix guerrières de ces chanteuses punk - Blondie, Siouxsie et quelques autres - qui ont...
Par
le 4 mai 2015
2 j'aime
Dès que je l'ai vu pour la première fois sur un plateau de télé (chez Ruquier en l’occurrence), j'ai eu envie de défendre ce petit être fragile, balbutiante, pas sûre d'elle, à tendance dépressive. D'autant plus qu'elle s'en prend constamment plein la gueule pour pas un rond sur le net, comme toute personnalité qui sort un peu du rang lisse et fermé, d'une prétendue normalité psychologique que l'on se doit d'avoir lorsque notre personnalité devient médiatique. Mais bon, ce bashing est typique de notre ère Internet, où l'on peut insulter gratuitement derrière un faux compte pour combler le vide de notre existence, bashing encore plus important lorsque la réussite vient de notre propre pays. Parce que, qu'est-ce qu'on reproche en fait à la demoiselle ? D'avoir fait les bonnes rencontres aux bons moments ? On se refait un listing de toutes les grandes formations qui sont devenues ce qu'elles sont par leurs rencontres ? Okay ?
Bon, l'album maintenant. Ce qui est impressionnant, c'est toujours cette différence entre la personnalité publique et celle exubérante, excentrique, survoltée que l'on peut retrouver sur ce "My dreams dictate the reality". Quand je suis tombé sur "Who wears the Pants", j'ai eu du mal à m'imaginer la petite Soko, timide et gênante des plateaux TV, derrière tout ça. C'est fou ce que l'art peut être salvateur. Impressionnant que ce petit bout de femme donc, arrive à sortir un son rock entre Siouxsie and the Banshees et surtout The Cure, qu'elle admire et avec qui son producteur Ross Robinson, a aussi travaillé. Comme quoi, ses rêves dictent vraiment sa réalité.
La production garde d'ailleurs l'aspect lo-fi de son précédent album pour se retrouver ici dans un aspect Garage bien efficace. Il reste évidemment quelques ballades plus intimistes, n'étant définitivement pas son fort par leurs manques mélodiques, elles ont tendance à m'ennuyer. Ses morceaux pop avec son camarade Ariel Pink, que j'apprécie pourtant, me laissent tout aussi pantois... Non, les morceaux où elle s'en sort vraiment, ce sont ceux où elle retrouve ses influences post-punk, où elle sort son timbre rock digne d'une Joan Jett, où elle couine et jette toute sa force intérieure, donnant un aspect live et foisonnant à l'ensemble, rythmé par la batteuse de WarPaint et une instrumentation prenante, plus que crédible.
Moins sobre mais toujours aussi sensible et bien entourée, Soko nous livre un bon deuxième album, peu importe qu'elle souffre ou non la comparaison avec ses idoles. Ne la jugez pas sur son image mais par l'énergie qu'elle dégage sur cette deuxième galette, énergie dont je suis impatient de voir ce qu'elle va donner par la suite.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs albums de 2015
Créée
le 4 mai 2015
Critique lue 425 fois
9 j'aime
D'autres avis sur My Dreams Dictate My Reality
Comme Soko, on a adoré The Cure et sa douloureuse mélancolie. On s'est tout autant qu'elle excités sur les voix guerrières de ces chanteuses punk - Blondie, Siouxsie et quelques autres - qui ont...
Par
le 4 mai 2015
2 j'aime
Les attentes que l’on projette sur un disque ont souvent de drôles répercussions sur notre appréciation. Comme beaucoup de monde, je suppose, j’ai connu Stéphanie Sokolinski (alias Soko) grâce à son...
Par
le 19 juil. 2015
1 j'aime
J ai bien aimé la Soko de 2015, touchante, fragile, talentueuse, pudique.J échangeais sur Tweeter. J ai beaucoup écouté ces jolies chansons. Puis quelques années plus tard à la sortie du bon my...
Par
le 8 janv. 2024
Du même critique
J'ai découvert Daft Punk à mes dix ans... Non ! J'ai découvert la musique à mes dix ans. C'était en 2001. J'étais parti en classe de neige. Souvenir assez pénible... je n'arrivais pas monter...
Par
le 28 août 2012
45 j'aime
2
Au milieu de tout ces block-busters de vacances est sortie ce 30 Juillet (et plutôt bien distribué) "New York Melody", un film qui transcende le genre de la comédie romantique bien plus loin que les...
Par
le 2 août 2014
40 j'aime
3
Je passerais tout commentaire sur le jeu de mot qui sert de titre et sur la bande-annonce qui sont à l'image du film. Au départ, je ne comptais pas aller le voir, mais UGC illimité et matraquage...
Par
le 8 nov. 2012
33 j'aime
4