Leif Rudolfsson aura eu une année 2020 bien remplie. Car voilà qu'il réactive son projet doom funéraire, le sinistre The Funeral Orchestra (TFO). N'ayant sorti qu'un seul morceau en dix ans (Vomit Desolation, décliné en single et split), le projet semblait quasiment à l'arrêt. Et c'eut été dommage, au vu de la qualité du premier album (Feeding The Abyss, 2003).
TFO a un son particulier, bien à lui : une base doom funéraire, une forte tendance occulte, des influences drone, voire psyché, voire même black. On est très loin du son heavy doom, plus proche du death de Runemagick. Là, c'est lourd, pesant, oppressant en comparaison.
TFO continue de jouer la carte de l'épuré, du minimalisme ; on en arrive à un point où l'on peut compter le nombre de mots prononcés sur chaque morceau. Les compos sont linéaires, longues et extrêmement hypnotiques. Si l'on est sensible à ce style de funéraire, il est difficile de résister à un titre comme Flesh Infiltrations, plus concis (presque huit minutes tout de même), avec une ligne mélodique bien distincte et un côté ritualiste très présent ; sans doute mon morceau préféré de l'album.
Ce qui fait à mon avis la force de cet album, c'est l'emphase qu'ils ont décidé de mettre sur la partie rythmique : chaque battement de tome ou de grosse caisse s'abat sur l'auditoire comme un marteau sur une enclume, on en ressent le moindre choc et ça fait très mal. Même les sons de cymbales semblent plus lourds, plus mats. Ça ne m'avait pas spécialement frappé sur le précédent album du groupe, je serais curieux d'écouter cela en vinyle (merci, NWN!).
Pour ceux qui ne connaissaient pas ce groupe génial (j'ose le dire) avec son premier album, il est grand temps de se rattraper avec celui-ci, au moins aussi bon, m'est avis.
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