Koldbrann est un patronyme charmant qui signifie "gangrène" en norvégien.
Le groupe est porté depuis sa création par Mannevond, homme aux projets multiples à défaut d'être très variés.
Et en voici le premier album, qui fait suite à une série de démos -trve oblige!


Car en effet, Koldbrann c'est un peu comme si Satyricon et Darkthrone avaient continué à faire ce qu'ils savaient faire de mieux dans leur glorieux passé, du trve black pur et dur.
La bande à Mannevond incarne désormais ce courant dans une forme disons plus moderne -un son crade et sans bidouillages de studio mais tout de même audible et distinct- que ses aînés, mais conserve leur hargne, leur haine et surtout leur authenticité et leur intégrité.
Flanqué de camarades de jeux tout à fait convaincants -mention spéciale au batteur ultra véloce-, Mannevond et son chant impressionnant de conviction et de clarté -dommage que j'entrave que dalle au norvégien- allié à la puissance de feu de riffs plus inspirés les uns que les autres, s'impose en digne héritier du Trve Norwegian Black Metal, en cultivant un climat malsain aux vapeurs corrosives et méphitiques, le Mal dans toute sa splendeur.
De prime abord violent, sans concession et linéaire, l'album révèle petit à petit une profondeur difficilement sondable, qui justifie la durée conséquente de bon nombre de ses titres.
Après, l'effet que me procure leur musique est comparable à "l'effet Endstille" -pas un hasard, la comparaison-: je suis touché sans trop savoir pourquoi, parce que ce qui s'y passe n'a rien de bien original, ça doit être la sincérité et l'attitude qui me plaisent. Cet alliage de brutalité débridée et de mélodies épiques, toujours là au bon endroit au bon moment sans qu'on s'y attende vraiment. Koldbrann touche là où la nostalgie fait mal.


En un mot comme en cent, "culte" convient parfaitement à ce disque à mes yeux de blackeux aguerri. Au même titre que son successeur "Moribund", pour lequel je n'ai pas tari d'éloges non plus. C'est aussi tout l'intérêt et la force de la scène norvégienne de pouvoir proposer simultanément des groupes avant-gardistes comme Vulture Industries, In Lingua Mortua ou Dodheimsgard en contraste avec des "gardiens de la morale" que sont Koldbrann. Sortir des sentiers battus tout en assurant l'entretien des chemins les plus empruntés.

Man_Gaut
8
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le 20 déc. 2015

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Man Gaut

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