C’est fou comme il est tendance d’être underground de nos jours. Underground, tu peux tout te permettre. Faire un morceau de rock qui fleure bon les fifties, Keep The Cars Running, ou une chanson pop avec orgue d’église, et violons, le bien nommé, Intervention, (divine?). La mondialisation pop-rock accouche d’un nouveau bébé, et moi, je commence à en avoir marre de cette musique mainstream qui vit sur le buzz, et les mêmes recettes redîtes, et redîtes. Je commence à en avoir plus que marre des chanteurs qui disent leurs textes plutôt que de les chanter aussi. Une fois de temps en temps, ça va, mais une fois seulement. Ça donne souvent des mélodies plates, et des albums encore plus plats.
Alors question ambiance, on y est. Elle est aussi nébuleuse que la pochette est art déco gothique, gris pétrole. C’est sombre, lissé, poli, introspectif, ça a un côté années 80, du côté du rock expérimental qui s’écoute jouer, pas si sombre que ça, finalement. Les synthés n’arrangent rien, les cordes, elles couronnent le tout, bouleversent tout. Synthés, cordes, violons, ça fait un peu nouveau riche qui montre sa fortune. C’est très démonstratif, voire cinématographique, dominé par l’effet et la matière, et un bon ingé son. Tout ça ressemble trop à de la posture.
Avec un vidéoclip fait par un artiste à la mode, ça passera sans problème à la télé. Beaucoup d’idées piquées ça et là, (ça se voit trop), et un riff rock immuable, donc pop, et des paroles qui valent ce qu’elles valent, sauf que l’identité du groupe je la cherche encore. Les rythmiques répétitives, diront ceux qui ont des oreilles, entêtantes diront les fans ; ennuyeux comme le morceau de variété, Ocean Of Noise, indigne d’un groupe rock post-moderne qui a pignon sur rue. On m’en parle tout le temps de ce groupe. Si c’est pour entendre ça !
Un collage fait de lignes-clichés rock, et des nappes, des nuances tracées à grands traits, et diluées dans un son qui ressemble à une matière noire, qui absorbe tout, même le chanteur, et ne laisse qu’une forme, rêche, riche, et un sentiment âpre. Intéressant, mais à développer, c’est trop en surface pour l’instant. Calibré pour passer à la radio, rayon variété alternative, pas trop mon truc. Plein de couleurs, de néons, et de grisaille, mais pas beaucoup de top songs. Où est le morceau qui fait que je vais faire : « Ooooooh Yes ! Là, J’suis bluffé ! »
J’ai déjà entendu tout ça. (Antechrist Television Blues), encore du rockabilly remixé, et No Cars Go, c’est sûrement un hommage à U2, qui lui-même imiterait les Simple Minds. Si c’est ça le deuxième album de la sensation rock des années 2000, je cours écouter mes vieux disques, ça vaudra mieux.
PS : pas la peine de me conseiller une deuxième écoute qui pourrait de déboucher les oreilles, et me prouver combien cet album serait grandiose. C'est déjà fait. Et...rien. Toujours rien.