Bon, je peux dire comme beaucoup d'autres que je ne l'avais pas vu arriver, ce disque ! "Smells Like Teen Spirit" avait fait un bien fou quand les radios bassinaient leur monde avec le dernier Michael Jackson, ou quand des hardos ventilaient leurs chevelures grasses sur le dernier Metallica ou le Use Your Illusion I & II des Guns'N'Roses.
Nevermind, cette vague bleue de fraîcheur punk mentholée produite par Butch Vig, acheva d'ouvrir complètement une porte entre l'underground et le grand marché. Ce n'est pas spécialement une critique comme s'il fallait montrer du doigts les groupes qui finirent par trahir leur premier public en passant de l'autre côté. Et tant mieux même, si ça permit à l'autre public d'en face, naïf et profane, de découvrir autre chose dans l'autre sens que de toujours entendre les mêmes soupes servies par des chaînes de radios aux programmes moins aventureux.
Si Nevermind marcha très bien et se vendit comme des petits pains, ce dût être sans aucun doute que le disque sortit au bon moment comme l'appuyait Kurt Cobain lors des interviews.
Cet album, le deuxième de Nirvana donc, qui regorge de pépites pop punk ou noise pop pour une partie de la jeunesse qui s'ennuie, fut une belle claque hélas émoussée à force de l'avoir trop écouté. C'est comme si les pores n'avaient toujours pas éliminé les toxines d'un alcool trop consommé. Et il n'est pas sûr que le prochain manque se pointe de sitôt.