La sortie du deuxième opus d'une "saga musicale" est souvent compliquée dans la mesure où, nécessairement, il souffre de la comparaison avec l'oeuvre originelle. Si à la première écoute ma satisfaction n'était pas totale, avec du recul, NGRTD ne tombe pas dans le syndrome des suites ratées. Au contraire, en reprenant les mêmes ingrédients, Youssoupha parvient encore une fois à faire ce qui se fait de mieux, actuellement, en termes de rap conscient.
La recette est sensiblement la même. En effet, l'identité propre à *Noir D***** se retrouve à plusieurs reprises dans NGRTD, aussi bien dans la forme que dans le fond. S'agissant de la forme, Youssoupha nous gratifie encore une fois d'une magnifique jaquette, d'un esthétisme similaire à la précédente. Le Lyriciste Bantou reprend également la même structure pour son nouvel album puisqu'il débute avec un morceau intitulé Où est l'amour ? qui fait écho au titre L'Amour de *Noir D*****. Enfin, on retrouve ce qui m'avait tant plu dans l'album précédent à savoir la diversité des sonorités qui composent les prods.
Sur le fond, NGRTD confirme de nouveau que Youssoupha a une très belle plume. A travers les 16 titres de l'album, le Prims Parolier sort l'artillerie lourde avec des punchlines assassines, des rimes intelligentes ou encore des métaphores bienvenues et lourdes de sens.
Seules ombres à ce tableau élogieux, ses morceaux aux accents de "trap music" (Mannschaft / Black Out) ou ceux plus grand public (Smile, A cause de moi). Mais ces titres, un cran en dessous, sont vite oubliés face à l'excellence des Mourir mille fois, Négritude, Niquer ma vie, Entourage ou encore Memento.
Au final, à défaut de faire mieux que *Noir D*****, Youss livre avec NGRTD un opus qui s'inscrit dans la lignée de son aîné, sans fausse note et de qualité.