Grandeur et décadence : Night Time, My Time, le premier album de Sky Ferreira.
Originaire de Los Angeles, la jeune Sky Ferreira s’est fait connaitre grâce à sa carrière de mannequin notamment avec la campagne de publicité pour le parfum de Calvin Klein One en 2011, mais s’était fait aussi remarquer avec la sortie de son premier EP As If ! au succès timide. C’est en 2012 que les choses ont commencé à évoluer, avec la sortie de son deuxième EP Ghost bien soutenu par l’excellent single « Everything is embarrassing » produit par Dev Hynes (l’homme derrière Blood Orange) et Ariel Rechtshaid. Sa carrière musicale pouvait enfin décoller et en cette fin d’année 2013 sortait son tout premier album intitulé Night Time, My Time voyait le jour.
Grandeur et décadence : Night Time, My Time, le premier album de Sky Ferreira.
Publié par Kingana | Le 2 décembre 2013 | Now Reading
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Originaire de Los Angeles, la jeune Sky Ferreira s’est fait connaitre grâce à sa carrière de mannequin notamment avec la campagne de publicité pour le parfum de Calvin Klein One en 2011, mais s’était fait aussi remarquer avec la sortie de son premier EP As If ! au succès timide. C’est en 2012 que les choses ont commencé à évoluer, avec la sortie de son deuxième EP Ghost bien soutenu par l’excellent single « Everything is embarrassing » produit par Dev Hynes (l’homme derrière Blood Orange) et Ariel Rechtshaid. Sa carrière musicale pouvait enfin décoller et en cette fin d’année 2013 sortait son tout premier album intitulé Night Time, My Time voyait le jour.
N’hésitant pas à provoquer, la jeune artiste n’a pas hésité à faire appel à notre Gaspar Noé national pour la pochette de son album. Nue sous la douche, le regard meurtrie, une croix de Jesus autour du cou, Sky Ferreira annonce la couleur, ça sera un album de pop sombre.
La jeune Californienne frappe d’entrée avec le titre « Boys », qui reflète l’univers de la chanteuse et évoque la relation qu’elle a avec la gente masculine (un leitmotiv chez elle), le tout sur une production poussiéreuse, sale, un peu grunge, qui nous met immédiatement dans l’ambiance et nous rappelle à quel point elle sait bien s’entourer. Si Dev Hynes n’a pas participé à l’album, Ariel Rechtshaid est derrière chaque morceau de Night Time, my Time et ça s’entend. Autre morceau de bravoure, le détonnant « 24 hours « , au refrain rock ravageur, un tube en puissance qu’il serait sage de sélectionner en single.
De la vraie pop, mais pas que.
Si la néo star a intégré et synthétisé la musique des stars pop de la fin du siècle, elle ne se contente pas de faire la même musique. On avait décelé dans ses premiers EP une vraie influence electro pop qui ici se fait plus discrète au profit d’une palette de plusieurs genres. « Omanko » par exemple, est un morceau très shoegaze tinté d’electro, ce qui donne un rendu assez expérimental et très loin des standards pop habituels. Une preuve de plus de sa volonté de se démarquer de ses prédécesseurs.
Le premier single « You’re Not the One » est le tube par excellence qui, placé au milieu de l’album, renvoie aux meilleurs titres de pop 80′s en répondant aux critères absolus: refrain puissant, entraînant et thème ultra classique, l’efficacité avant tout. Une sorte de piqûre de rappel à l’auditeur pour lui indiquer que si Sky Ferreira est estampillé artiste indie, elle peut aussi faire de la musique accessible.
Mélanger les genres est une initiative intéressante mais ça peut faire perdre au LP une certaine cohérence, ce qui arrive avec l’enchaînement « Heavy Metal Heart »/« Kristine »/« I Will »/« Love in Stereo » où l’on passe de la pop glam au rock poussiéreux alternatif sans vraiment de sens. Le ventre mou de l’album qui montre que Sky Ferreira a encore beaucoup à apprendre.
Le final de l’album, l’éponyme « Night Time, my Time » se traduit par un long voyage spirituel sous héroïne, aux accents très Velvet Underground. Ce morceau s’avère être une bonne synthèse de l’univers de la chanteuse, sombre et tourmenté, original et passionnant. Si l’album reste inégal et manque de cohérence, surtout sur la fin, Sky Ferreira a réussi là où beaucoup ont échoué, c’est à dire sortir un album pop efficace en s’inspirant de ses idoles tout en gardant un univers propre à elle.