[...] C'est à ce niveau que Graceful impressionne le plus : celui d'avoir l'impression d'avoir affaire à un propos simple et immédiat pour ensuite se rendre compte que les mecs sont pleinement capables de jouer et surtout de maîtriser d'autres styles qu'ils nous crachent à la tronche au moment-même où l'on s'y attendait le moins. C'est également là où le bât blesse pour No One Hears Us d'ailleurs. Il contient le petit goût douteux du disque qui s'éparpille à tel point où l'on a du mal à percevoir où ses géniteurs veulent en venir et semblent avoir le cul assis entre deux – voire trois – chaises. Un manque de cohérence souligné en plus par un certain déséquilibre au niveau de la tracklist qui donne cette image d'un verre où l'on mettrait de l'eau et de l'huile : on aura beau le couvrir et secouer, jamais les deux matières ne se mélangeront. C'est un peu ce qu'il se passe avec ces différentes facettes que les Nantais développent, aussi solides et bien fichues soit-elles.
Alors, allez savoir si personne ne l'a vraiment entendu cet album. En attendant, je l'ai fait quand même : on sent que Graceful représente bien plus qu'un truc d'indie rock lissé et consensuel de djeun'z comme on peut en voir à tour de bras dans les SMAC. Mais il le sera vraiment d'autant plus lorsqu'il aura gagné en concision et aura sorti le mixeur afin de synthétiser tout ça pour livrer un ensemble plus cohérent. Ce prétendant-même, bourré de potentiel, que l'on met dans ses petits papiers, histoire de voir s'il se révélera complètement.
La critique entière figure sur Core And Co, n'hésitez pas à aller y faire un tour !