Qui l'aurait cru...? Avant de parler du groupe et de l'album, parlons du marketing de cet album...Y a t-il eu un marketing? Une promo? Quelqu'un en avait entendu parler?
Pour ma part "No Tourists" sort de nulle part et la surprise est d'autant plus agréable.
The Prodigy...Je pense que ce trio a boulversé ma jeunesse dans tous les sens du terme. Je me souviens encore de la première écoute de "Fat Of The Land" et des vagues orientales qui dansaient sur les rythmes endiablés de cette musique pratiquement inqualifiable. Les "punks" d'Essex n'ont en tout cas pas dit leur dernier mot. On ne va pas se mentir, l'album "The Day Is My Enemy" était totalement raté, étouffé d'une numérisation trop pointue qui délaissait le son Rock/Punk du groupe.
Depuis 2015...plus rien!
Vendredi 2 novembre, surprise du chef : un album et une pochette énigmatique qui me rappelle
vaguement l'affiche du film "Maximum Overdrive" dont AC/DC avaient composé la bande originale.
Pour ceux qui ne voudraient pas s'aventurer dans cette critique, voici un court résumé :
Une grande claque énergique à l'allure psychotonique de 37 minutes.
Plus sérieusement, l'album est très bon ou du moins il surpasse de loin son prédécesseur qui ne m'avait absolument pas convaincu. Cette fois-ci, pas de gros studios ou de prods hors-normes, le trio signe son grand retour dans la simplicité de la composition : "entre potes dans un garage".
De cette simplicité jailli ce que nous attendions : un résultat déjanté! L'album explose comme une bombe, alors que Need Some1, l'ouvreur d'explosifs, sort des basses, évoquant le genre de saleté et de débauche qui ont alimenté Smack My Bitch Up, et déclenche immédiatement les attaques de panique et le chaos qui sévit sur ces dix titres. Dès ce premier morceau on est dépossédé de toute conscience, notre corps est rythmé par une batterie incontrôlable et notre esprit est emporté dans un univers où tout n'est que violence, que nous parlions de la mélodie ou même des riffs (je ne parle même pas des cris)...TOUT EST VIOLENCE!
No Tourists (le nom du camion sur la pochette) est en plein road-trip dans la musique "chaos" des années 90's. Il commence son tour dans l'électronique grinçante qui nous rappelle l'énergie de l'album Music for the Jilted Generation de 1994. Pour poursuivre son chemin, il fait une balade dans le territoire de la rave old-school avec ses beats hyperactifs, ses samples rap accélérés, sa batterie rock et son vocoder qui accentuent l'état d'alerte totalement frénétique. Le "road-trip" se terminera par le suspense et l'intensification des deux dernier titres. Alors qu'un rythme hip-hop lourd frappe à travers le bruit électronique déformé, le violent et conflictuel "Boom Boom Tap" produit des basses mortelles qui font passer la dub-step pour une musique pour enfant, en administrant une forte dose d'énergie brute, une puissance dévastatrice et des sons qui font "melt your motherfucking face.”
Il sûrement encore trop tôt pour parler d'un retour à la tradition "Rave/Rock/Punk" de Fat Of The Land mais ce qui est sûr, c'est que ce trio de cinquantenaires n'a pas dit son dernier mot et qu'il est prêt à remonter sur le devant de la scène pour faire trembler les murs d'enceintes.