Attention ! Quand vous commencerez l'écoute de cet album, car jamais vous ne serez capables de le terminer.
Bon. Ça fait très servokosmik ce que je viens d'écrire, mais ça représente toute la pensée de Nonagon Infinity, compréhensible par son titre : un concept-album de neuf morceaux, conçues pour s'écouter d'une traite, encore et encore. Car les transitions entre TOUTES les pistes sont hyper travaillées, et souvent le passage d'une chanson à l'autre ne se remarque pas vraiment (voire pas du tout : entre Robot Stop et Big Fig Wasp, c'est super bluffant). Et même entre la dernière et première piste, ce qui en fait un album qu'on peut écouter en boucle, sans jamais être conscient de l'avoir terminé une ou deux fois.
C'est sûr que travailler ses transitions, c'est joli, mais s'il n'y a rien entre, ça vaut pas grand chose. Heureusement, ça n'est pas le cas. Car King Gizzard & the Lizard Wizard nous offre un rock garage ultra dynamique, moins sombre et lourd que pouvait être ces prédécesseurs du même genre. Si bien que vous allez sautiller sur place pendant 40 minutes (ou plus). Certes, il faut savoir appréhender toute cette énergie, car cette ambiance se résulte tout au long de l'album (à l'exception de Mr. Beat petite interlude paisible). Ce travail d'ambiance n'est pas contenu uniquement grâce à une rythmique similaire, mais aussi grâce à quelques gimmicks qui reviennent par-ci par-là (le fameux Nonagon Infinity open the door qui doit revenir sur 3-4 chansons au grand minimum).
Mais l'album possède quelque chose de vicieux : il est tellement bien agencé qu'il vous sera difficile -si vous accrochez au concept- de l'arrêter sans avoir une certaine frustration d'interrompre brusquement la cadence infernale, car à aucun moment il n'y a quelconque conclusion. Si j'étais vous, je vous conseillerai néanmoins de stopper l'écoute entre Mr. Beat et Evil Death Roll, mais attention quand même, parce que le moment crucial est très rapide lui aussi.
Un album qui s'écoute d'une traite, tellement il est agencé pour que l'ensemble des morceaux ne forment qu'un