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Norrøn livskunst
8.1
Norrøn livskunst

Album de Solefald (2010)

Solefald (Sundown en anglais), derrière ce nom à coucher dehors se cache un duo scandinave formé de Cornelius Jakhelln et Lars A. Nedland[ (Borknagar, Ásmegin) alias [i]Lazare[i] pour les intimes. Écumant depuis 1997 l’obscur monde du metal avant-gardiste viking, à leur début, puis black, le septième album nous est parvenu en cette fin d’année. Répondant au doux nom de “Norron Livskunst” (Art de vie scandinave en français), il est sans aucun doute un recueil du meilleur de l’avant-gardiste actuel et l’un des meilleurs albums du duo.

À la première écoute, certains pourront se sentir perdus et désarçonnés devant la complexité apparente des compositions. Mais en grattant un peu la surface, des mélodies plus somptueuses les unes que les autres commencent à apparaître, dévoilant toute l’inventivité des deux Norvégiens. Et cela commence par l’utilisation de plusieurs types de chant réalisé par Cornelius ou Lazare, oscillant entre chants clairs épiques et vocaux extrêmes, on est servi ! Mais c’est surtout le chant totalement fou d'Agnete Kjolsrud qui s’est fait remarqué récemment sur la piste “Gateways” du dernier Dimmu Borgir qui surprend et donne un cachet fort agréable à cet album. La bête est lâchée, on ne l’arrête plus, véritable hymne à la folie sur “Tittentattenteksti”, un temps repue, elle revient sur “Vitets Vidd I Verdi” finir son œuvre. Très bonne utilisation de »l’invitée » de la part de nos Norvégiens qui utilise à merveille le chant si particulier de la chanteuse.

Les pistes se suivent, mais ne se ressemblent pas, l’auditeur se retrouve en face d’une grande diversité d’ambiance et de style, qui faisait défaut au dernier Enslaved beaucoup trop homogène de ce point de vue. Du black rappelant à tous l’origine du combo sur “Hugferdi”, à la sublime “Eukalyptustreet” tout en finesse et mélodie grâce à l’inclusion du saxophone. Le combo nous rappelle une nouvelle fois ces efforts passés en injectant de relents vikings bien sentis, lointain écho du dyptique “An Icelandic Odyssey” sorti successivement en 2005 et 2006. La piste “Waves Over Valhalla” faisant d’ailleurs office de partie III à cette saga. Un titre plus expérimental “Stridsljod / Blackabilly” parvient doucement à nos oreilles après le furieux passage d’Agnete. Un tire tout en second degré où les paroles peuvent donner un gros tant à la santé mentale du groupe. Le mélange des différents chants et ambiances donne un côté épique assez jouissif. On peut faire le rapprochement avec le titre de l’album, Cornelius et Lazare sont fiers de leur culture et ils comptent bien faire l’entendre.

Quelques mots sur la production absolument niquel. S’adaptant avec grâce aux différentes ambiances, elle se fait tour à tour violente et lourde ou plus intimiste lors des passages plus calmes. La piste éponyme “Norron Livskunst” résume parfaitement ces propos laissant sur place l’auditeur.

Un album diversifié et composé de manière très intelligente, une sortie majeure de l’année en avant-gardiste qui marient à merveille plein de styles et d’ambiances sans tomber dans le melting-pot indigeste que nous servent certains autres groupes du style.

À posséder et déguster !
Whysy
9
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le 16 janv. 2015

Critique lue 263 fois

4 j'aime

Whysy

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