Découvert une quinzaine d'années après sa sortie, Nowhere me ressort souvent comme la merveilleuse bande son des jours de brume, de crachin, des jours à rêver sur une plage déserte loin des canicules, à contempler un ciel sans soleil d'une saison diamétralement opposée aux plaisirs estivaux.
Sur ce disque, Ride projette des chansons baignées dans des mélodies profondes, des distorsions mélancoliques. On considérerait bien le groupe britannique ici comme les Beatles shoegaziens, le terme ne serait vraiment par usurpé à l'exemple de l'écoute de "Kaleidoscope" ou de "Vapour Trail".
"Dreams Burn Down" semble s'imposer comme le sommet, ou le grand fond c'est selon, le joyau du disque. Un peu plus de six minutes de plongée dans un grand fond de nous-même jusqu'à entendre une poussée sonore qui éclate, à l'image d'une brusque luminescence aveuglante, au son d'une violente poussée assourdissante. On se sent happé par une vague sonique immense.
Ride a fait très fort avec ce premier album remarquablement tempétueux et mélodique dans lequel on nage autant que cela est souhaité !