Le premier "véritable" album de Ride est tout ce que l'on peut attendre des faiseurs de shoegaze. Une série de morceaux perdus dans la brume exquise des distortions sonores à la My Bloody Valentine ou The Jesus and Mary Chain, nappés de dream pop et de vocales aériennes qui rappellent les Stones Roses ("Here and Now"). On est bien en Angleterre, tout en annonçant la future déferlante Britpop ici entrevue par une énergie faite de simplicité, de verbes grinçants et de dégaines frimeuses.
La frime fait partie intégrante des grands groupes de rock anglais, jusqu'à Oasis dans les années 90. Il n'est alors pas étonnant de voir qu'Andy Bell, le fondateur de Ride, ira chez les frangins mancuniens dès 2000 pour un concert furieux (Familiar to Millions) et une série d'albums inégaux.