Genesis avait enchanté mes oreilles avec des titres comme Fading Lights ou Mama, ou m’avait fait fredonné avec des Jesus He Knows Me ou Land of Confusion. Sympatoche, mais selon certaines sources, le Genesis de Peter Gabriel était bien meilleur, donc bon, écoutons !
J’ai voulu commencer par Nursery Cryme parce qu’il marque le début du quintette divin, où chaque musicien est à sa place. Cet album représente d’ailleurs une évolution significative du son de Genesis ainsi que de sa direction artistique. C’est ici que la formation commence à nous dévoiler leur identité musicale exceptionnelle, leurs compositions complexes et les histoires idoines à narrer pour l’immense Peter Gabriel.
Nursery Cryme instaure la patte du quintette, nous transportant dans leur univers musical enchanté, poétique, touché par ma grâce. Genesis, c’est une note de douceur dans le prog, un groupe formé de cinq gars au talent immense qui parviennent à nous immerger dans une ambiance de conte, sans tomber dans le mièvre et l’excès de candeur.
The Musical Box est fantastique. Pendant près de dix minutes, on s’immerge dans les flots sinueux de Genesis qui nous noie avec sa capacité à tisser sa toile complexe, nuancée entre la douceur ténue et les cavalcades robustes. Les solos et le pont qui répondent aux couplets. La voix très émouvante de Peter Gabrirl donne corps et cœur à l’histoire, sublimée par le clavier envoûtant de Tony Banks, la batterie subtile de Phil Collins, la rythmique solide de Mike Rutherford et la guitare très expressive de Steve Hackett.
L’autre chef-d’œuvre est The Return of the Giant Hogweed. Sur un fond de plantes qui prennent le contrôle du monde, Genesis instaure une ambiance troublante, angoissante, comme un cauchemar mais toujours mâtiné de la beauté esthétique inhérente au groupe. Encore une fois, on se laisse ensevelir par les riffs puissants soutenus par la section rythmique dynamique, et ensorceler par les sorciers du chant et du clavier que sont Gabriel et Banks. Un voyage onirique exceptionnel.
Nursery Cryme témoigne des prouesses artistiques du groupe et surtout de son capital imagination, porté à merveille par un Peter Gabriel comme un poisson dans l’eau dans ce rôle de ménestrel conteur. Ajoutez à ça les prouesses techniques des instrumentalistes, et vous restez bouleversé par ce que le groupe offre.
Le premier opus du quintette a ouvert la voie aux trois autres, permettant aux musiciens de pouvoir dérouler avec liberté le contenu de leur talent et de leur poésie. C’est beau, curieux, planant, saisissant, féerique, sombre, musicalement parfait. C’est le Genesis de Peter Gabriel.