Les flaming n'en finissent pas de nous surprendre après une carrière musicale de plus de trente ans et ça fait plaisir. Le fait que beaucoup rejettent ce disque en est une bonne preuve qui ironiquement ne fait que me réjouir de plus belle.
Evidemment, passer après "The terror" n'est pas une mince affaire (il faudra qu'on m'explique d'ailleurs en quoi ce dernier "fait peur" comme je l'ai lu ça et là. C'est pour moi un très grand disque sur l'errance et la solitude). Mais sans se renier (l'album reprend d'ailleurs pas mal de sonorités communes à The terror sans aller dans la même direction), les lips retournent dans des territoires rêveurs.... Avec des basses. De bonnes grosses infrabasses. On pourra objecter que c'est pour contrecarrer la perte de leur batteur (je rassure, il n'est pas mort). Certes. On pourra aussi remarquer que c'est pour contrebalancer des chansons gentiment naïves (et là dans l'idée on continue aussi d'être dans les acquis de The terror). Pourquoi pas. Le fait est que les Lips restent fidèles à eux-mêmes et ce qui est souvent censé être joyeux musicalement se pare de paroles bien noires, c'est pas nouveau. Sans compter visuellement les clips à mi-chemin entre kitsch, malsain, féerique. Et puis les pochettes hein. On a pas oublié celle d'Embryonic de sitôt.
Donc Les lips de retour dans la pop mélodique comme on l'aime, sur les coups de coeurs de The soft bulletin ? Non, que nenni. Tout ça a déjà été fait, ici sans proposer de révolution, les lips font un pas de côté, clairement. Ce qui rend l'album aussi facile d'accès qu'exigeant pour le non-connaisseur comme le fan (plusieurs écoutes pour en tirer toute la substantifique moëlle).
Voyons... Vous croyiez vraiment qu'ils allaient se remettre à la mélancolie de The soft Bulletin ? Au bazar politique et foutraque de At war with the mystics ? A la bombe chaotique et pourtant ordonnée suivant un plan machiavélique de Embryonic ? Aux errances, à la brume et la solitude de The terror ? Hé réveillez-vous, c'est Scott Pilg....pardon ce sont les Flaming Lips hein.
Au passage pour toute polémique supposée avec Miley Cyrus, elle intervient un peu comme Carla Bruni chez Woody Allen (5mn de présence dans Minuit à Paris hein) : juste pour la dernière piste. Pour les choeurs. Donc bon, faut pas pousser hein (pis elle chante bien, si, si). Cela dit, elle semble imprégner cette univers bizarre où l'on chasse des licornes. Sans pourtant chanter. Une Miley fantômatique et guest pour le final, c'est pas plus mal en somme.
Mais bon sang ces infrabasses sur How ? et d'autres morceaux... Wouah.
Ah oui, ne pas l'écouter en mp3, ce genre de truc ça s'écoute en disque. Et là quand on connaît les Lips et leur travail sur le son depuis 3 décennies quasiment.... Rappelez-vous, une fois ces grands malades ont sorti "Zaïreeka", 4 disques à écouter en "quadriphonie" ou presque. Donc le son est vital chez les Lips.
Quand à l'album, Ovniesque (normal vous me direz), il s'écoute finalement sans déplaisir. Pas de chef d'oeuvre mais franchement pas de honte non plus. Du rêve et du travail bien fait.