Il fut un temps, où à la moindre énonciation de Radiohead, je ne pouvais m'empêcher de tirer une moue indescriptible et pour cause ! Il y a 3 ans de cela, quand ma vision de la musique se réduisait à ce qui passait à la radio, quand Rihanna dominait mes écoutes et lorsque je considérais encore Katy Perry comme la nouvelle reine du rock - et oui, je n'avais pas froid aux yeux -, j'ai voulu tenter une première approche de leur discographie en commençant par "Kid A".
Alors, vous me direz qu'il y a plus accessible pour débuter mais comme je vous l'ai dit, je n'avais peur de rien. Fin, ça c'était avant de m'attaquer à ce disque et d'en ressortir plus que perplexe voire traumatisé. Une expérience similaire au visionnage de "Requiem For A Dream" dont je ne me suis d'ailleurs jamais remis. Mais contrairement au film d'Aronofsky, j'ai voulu donner une seconde chance à ce groupe tant encensé en me penchant cette fois-ci sur "OK Computer". Et là, ce fut la révélation: "AIRBAG" ! Un lourd riff de guitare joint à une batterie tout aussi pesante laissant place à un refrain plus planant accompagné d'arrangements aux violons conférant à l'ensemble, une ambiance tout aussi glaciale que mélancolique. Et puis cette fin complètement désarticulée, distordue cassant le rythme de la chanson comme pour m'extirper d'un doux rêve.
Voilà l'état dans lequel j'étais une fois le morceau terminé. Une sensation que je n'ai pas retrouver tout de suite sur les pistes suivantes. Mais déterminé à vouloir appréhender ce disque et à me l'approprier, j'ai persévéré et après de longues écoutes ardues, il s'est révélé à moi petit à petit. "Paranoid Android" et "Electioneering" sont devenus mes défouloirs. "No Surprises", plus efficace qu'un cachet d'aspirine pour apaiser tous mes maux et quand ça va vraiment mal, rien de mieux que de s'enfiler "Let Down", "Exit Music (For A Film)" et "Climbing Up The Walls" à la suite quitte à être pris de subites tendances suicidaires.
Aujourd'hui, "OK Computer" est l'un de mes albums de chevet, celui qui m'a permis d'évoluer, de m'ouvrir musicalement à d'autres genres auxquels je n'aurais jamais imaginer m'aventurer auparavant. Mon album précurseur en quelque sorte qui m'a fait comprendre que la musique ne se basait pas que sur la forme et les premières impressions, qu'il fallait creuser un peu plus loin et faire preuve d'une certaine persévérance pour apprécier une oeuvre comme il se doit.