Tu t'envoles

"On Air" est la deuxième réalisation de Alan Parsons après la dissolution du Alan Parsons Project et il a été décidé que le thème principal de cet album serait la conquête de l'air, le désir de voler. Dans l'ensemble donc, cet album possède une grande cohérence musicale au niveau des paroles de par le thème abordé. Au niveau musical, on retrouve pas mal des musiciens ayant déjà travaillé avec Alan par le passé, tel le guitariste Ian Bairnson qui écrit pas moins de 6 chansons sur cet album. On note également la présence de nouvelles voix tels Neil Lockwood où encore Christopher Cross, le chanteur des tubes "Ride like the wind" et "All right".

Premier constat, l'album se situe dans la continuité du précédent "Try anything once". On retrouve donc logiquement la même identité musicale. Le disque s'ouvre sur le court "Blue blue sky" avec ses bruitages d'avions. Il s'agit d'une petite chanson interprétée par Eric Stewart simplement accompagné par la guitare acoustique. Cette jolie ballade ouvre et ferme l'album, la deuxième version étant plus longue et plus complète grâce à l'apport de nouveaux instruments.
"Too close to the sun" est un morceau traitant du mythe d'Icare, plutôt planant un peu dans la veine d'un Pink Floyd superbement interprété par Neil Lockwood, il s'agit de l'un des meilleurs morceaux à n'en pas douter. Eric Stewart est de nouveau présent au chant sur "Blown by the wind" titre aux intonations très blues mais qui garde une ambiance très sereine. "Cloudbreak" est quant à lui le premier instrumental du disque et garde le côté planant que l'album distille dans chacun de ses morceaux depuis le début, bien que la présence de la guitare électrique donne un peu plus de tonus à l'affaire.
"I can't look down" rompt donc avec cette ambiance puisqu'il s'agit d'un morceau bien plus rock que ses prédécesseurs. Chanté par Neil Lockwood, il possède un refrain accrocheur avec sa batterie mise en avant. La ballade qui suit "Brother up in heaven" joue elle, sur le registre de l'émotion, puisqu'elle a été écrite par Bairnson qui l'a dédié à son cousin militaire, mort durant la guerre du Golfe. Une très belle ballade d'ailleurs à laquelle le piano donne une certaine mesure. "Fall free" en revanche possède certaines des sonorités typiques du temps du Project, notamment en ce qui concerne le jeu de guitare et le synthé, mais le titre est desservi par un refrain passable sentant bon la pop du milieu des années 90.
"Apollo" est le second et dernier instru de l'album. Le thème étant l'exploration spatiale, ce qui a été privilégié ici, c'est le côté électro très maitrisé auquel Parsons a rajouté divers arrangements typiques de son travail passé, tel ce son de "xylophone spatial" ou ces chœurs puissants, ce qui en fait un titre remarqué.
C'est Christopher Cross, l'invité spécial de cet album qui chante le morceau suivant, "So far away", une ballade énergique convenant à la perfection à la voix si particulière de Cross, très plaisante à l'écoute. "One day to fly" est également une ballade mais qui s'inscrit plus dans l'esprit de celles produites au temps du Project, tel "Shadow of a lonely man" de l'album "Pyramid". Le titre possède néanmoins la particularité de contenir une seconde partie qui n'est pas sans rappeler certains titres des Beatles ainsi qu'un final plus grandiloquent, amenant de nouveau l'auditeur à se remémorer plusieurs titres passés du groupe.

Pour être tout à fait clair, l'album est un ton en dessous du précédent, certaines mélodies sont moins travaillées où semblent moins inspirées. Pour autant le tout reste de bonne facture et s'écoute encore très bien, avec une certaine nostalgie pour ces années 90 que l'on ressent en fond.