L'opéra moderne de Puccino
Le 1er album d'Oxmo Puccino restera unique en son genre dans sa discographie. Aucun de ses albums suivants (bien que tout bon qu'ils puissent être) ne retransmettra l'atmosphère se dégageant de ce premier opus.
Car 1998, c'est une année au coeur de la période du collectif Time Bomb, qu'Oxmo forme notamment avec Lunatic qui sortira le celèbre "Mauvais Oeil" 2 ans plus tard. Cet album, c'est donc aussi un manifeste, le manifeste d'une nouvelle manière d'écrire, une nouvelle manière d'associer instrumentale (le boulot effectué par les DJ Mars et Sek, avec qui il continuera de collaborer jusqu'à son 3e album est tout simplement remarquable) et flow.
Une sorte de révolution donc, ou un vent de fraîcheur, à vous de choisir, qui ouvre d'innombrables nouvelles perspectives.
Le flow d'Oxmo, parlons-en. Moi qui suis et reste très sensible à la manière qu'ont les rappeurs de déballer leurs paroles, j'ai tout de suite accroché à celui-là. Son phrasé est poisseux, oui, comme le dit Neziru. Dans l'intensité, c'est aussi inégalé. Il m'est au final assez dur de le décrire, mais ce qui est sûr c'est que paroles et intonation coulent parfaitement ensemble. Et cette parfaite alchimie, je ne l'ai pas retrouvé chez d'autres rappeurs, ou très peu.
Je finirai par vous dire que rien que pour son titre phare "l'Enfant Seul", "Opéra Puccino" mérite d'être écouté, écouté, et ré-écouté.
Rien que le 1er titre, si tout ce que je vous ai énoncé fonctionne, vous donnera envie de poursuivre.
"Maîtrise lancinante, sentiments en ciment sinon
Dans six ans on me retrouve ciseaux dans le crâne
Dans le sang gisant."
(désolé, j'ai pas pu me retenir, enfin ça vous donne un petit aperçu)