Fuyez pas tout de suite si vous aimez pas la bossa nova (musique d’ascenseur (sic…)). Cet album c’est autre chose.
Y a qu’à voir les auteurs déjà : Baden Powell, triple métis noir-blanc-indigène et Vinícius de Moraes, autoproclamé « Le blanc le plus noir du Brésil » (la chance).
Bâtard de la savante musique de Rio et d’une samba issue des plus obscurs cultes africains du fin fond de la forêt brésilienne, documentation mythologique des croyances noires-brésiliennes, lamentation d’un cœur éconduit, hymne religieux à notre père Xangô et notre mère Obá, il marque par son jamais-vu et son exotisme plus que tout ce que j’ai pu écouter.
Ce qui reste c’est un album qu’on pourrait entendre aussi bien depuis les fenêtres illuminées d’un bar carioca qui donneraient sur les lumières du Christ Rédempteur et sur le défilé bruyant du carnaval, qu’en pleine nuit, au plus profond de la jungle amazonienne, tandis que danse, autour d’un gigantesque autel de feu, un cercle rituel d’esclaves.
Bref c’est le Brésil.