Menace d'outre-tombe
[...] Alors, bien entendu, il n'y a rien de foncièrement original dans le propos de Hooded Menace, ne faisant que puiser à droite et à gauche de diverses chapelles fortement éculées. Mais les...
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le 18 avr. 2018
Encore un album que j'attendais avec une certaine impatience. Hooded Menace représente pour moi un des groupes majeurs du style doom death, que j'ai en haute estime depuis pas mal d'années maintenant, en ce qu'il propose le meilleur de deux mondes : d'un côté, le groupe balance du gros riff avec un son puissant et des plans parfois groovy, dans un style qu'on pourrait presque qualifier de moderne ; de l'autre, la tendance old school, héritière du death finlandais d'antan, très atmosphérique, est un trait prédominant et indéniable de leur musique.
J'avoue être un peu resté sur ma faim avec leur précédente offrande, le timide Darkness Drips Froth, au riffing moins inspiré que d'habitude ; avec le recul et une réécoute récente, il n'est pas si mauvais, mais tout de même d'un niveau en deçà de ce dont la bande à Lasse Pykkö était d'ordinaire capable.
Avec Ossuarium, il y a un changement majeur à signaler : l'arrivée au chant de Harri Kuokkanen, batteur/vocaliste de Horse Latitudes (entre autres), groupe avec lequel Hooded Menace avait fait un split il y a quelques années. La voix de Lasse Pykkö était suffisamment caractéristique pour qu'on s'en rende compte dès la première écoute. Comme le gaillard a du coffre, sa voix profonde s'accorde fort bien avec le style de Hooded Menace.
Il y a autre chose qui m'est apparu comme évident à l'écoute de cet album : c'est sans doute leur meilleur à ce jour.
Les riffs sont plus efficaces et inspirés que jamais, autant sur les passages doomy que lors des accélérations, qui s'alternent en toute fluidité. La preuve en son avec le premier morceau : gros doom en début de titre avec un riff écrasant, socle pour un riff mélodique superposé, plan parfait pour introduire le nouveau chanteur qui pose confortablement sa voix sur cette assise d'une solidité à toute épreuve ; à deux minutes trente arrive l'accélération qui dynamise le tout, dans le plus pur style doom trad', efficace s'il en est. Ce long titre de plus de dix minutes n'en reste pas là et tient toutes ses promesses avec d'autres riffs tout aussi bons. Un morceau comme ça d'entrée de jeu ne peut augurer que du meilleur pour la suite.
Suite qui s'avère tout aussi passionnante, avec cette même base caractéristique du groupe tout en variant les saveurs avec des colorations tantôt gothiques (In Eerie Deliverance), tantôt heavy (ce plan très maidenien sur Charnel Reflections).
Le final est un instrumental très typé doom death mélodique et s'achève sur une note acoustique du meilleur effet.
La plupart d'entre vous auront sans doute la version avec la reprise de Celtic Frost en fin d'album. A titre personnel, je ne l'ai pas trouvée spécialement marquante, surtout par rapport au reste du disque.
Ossuarium est l'album qui me donne enfin suffisamment d'arguments pour décerner à ce groupe la note qu'il mérite, pour cette prouesse estampillée 2018 d'une part, mais également pour l'ensemble de leur carrière jusqu'ici, parcours jalonné de réussites, tous formats (LP, EP, split) confondus. Il n'est pas trop tard pour les découvrir maintenant, on peut aisément imaginer une suite hautement qualitative à ce superbe album.
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Créée
le 3 janv. 2021
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