Dans le paysage musicale étriqué de ce que montrait le TOP 50 au début des années 1990, arriva un groupe américain avec son hit qui le propulsera sur un piédestal international qu'est "Losing My Religion". Il sera tellement diffusé qu'il en deviendra pompeux mais ce n'est pas ce titre qui me décida d'acheter Out Of Time mais "Shiny Happy People" qui mit l'étincelle.
Puis vint la découverte de "Radio Song" et "Low", enthousiasmante ouverture pop rock de l'album pour le premier et d'un je ne sais quoi de magique dedans, et ombrageuse ballade austère à l'orgue et au violon où traîne une guitare activant quelques braises électriques pour le second.
On constate que Out Of Time est un album qui change de météo successivement, allant de l'enjoué comme "Shiny Happy People" où la chanteuse Kate Pierson (B-52's) accompagne Stipe au chant, à du pesamment beau comme "Country Feedback". "Near Wild Heaven" donne envie de siffloter, empêchant tout risque d'endormissement derrière le pare-brise et le bassiste Mike Mills chante quand même pas si mal, surtout sur "Texarkana". "Endgame" fait toujours penser à de la musique de station service ou de supermarché, mais difficile de se dire si cette passade lente et instrumentale est totalement ennuyeuse ou bien totalement apaisante entre cuivres et cordes.
Out Of Time semble toujours vouloir faire ballotter entre ennui et beauté, beauté et ennui. Ces deux mots forment comme un couple indissociable finalement dans ce disque aussi riche que varié dans ses chansons. Une réussite commerciale et davantage artistique sur la durée. Il faut admettre.