Overkill
7.7
Overkill

Album de Motörhead (1979)

On peut retranscrire beaucoup de choses par les mots, mais je doute que ceux-ci suffiront à décrire l’incommensurable émotion ressentie lors de mon dépucelage auditif par Overkill, la chanson.

En ce qui concerne Overkill, l’album, il fait partie des deux gros classiques de Motörhead avec Ace of Spades, et donc bénéficie l’appellation classique intemporel du heavy metal. Sorti en 1979, cet album est un exemple parfait de la signature sonore brute et puissante du groupe, avec la voix si mélodieuse du dandy Lemmy en prime.

Dès les premières notes de la chanson titre, on s’en prend plein les oreilles et la tête, Phil Animal Taylor active la sulfateuse et la déflagration fait déjà de lourds dégâts. Fast Eddie Clarke ajoute une couche d’agressivité avec son riff percutant et strangulateur, l’auditeur peut à peine respirer. La basse mais surtout la voix gitturalement poussive de Lemmy viennent se greffer et alors on est pris dans l’incendie. Rien d’autre à faire à part contempler la destruction par le feu.

Le premier refrain fait monter l’intensité, mais c’est après le deuxième que l’apocalypse a lieu. Eddie Clarke balance un solo mythique, court mais inoubliable, avant que la concasseuse ne reprenne sa besogne avec le riff principal. C’est un déluge de décibels, un tsunami de puissance, et ça n’en devient que plus destructeur et colossal au fil du morceau.

Ce qui en fait d’Overkill un titre aussi mythique, ce sont ces accalmies et ces reprises qui surprennent l’auditeur. Deux fois, silence total, on pense que le morceau est terminé, mais non, Phil Taylor recommence à exterminer ses fûts, puis le reste suit, puis encore une fois, avec un solo absolument dantesque pour parachever l’œuvre. Je me souviens encore courir et sauter de partout chez moi lors de la première écoute, me demandant si une telle intensité de plaisir auditif et de jouissance esthétique était réelle ou imaginaire. C’était simplement Overkill de Motörhead, un cinq titres les plus annihilateurs de normalité que j’ai jamais écoutés.

Et ce n’est que la première piste, et il y en a neuf autres. Nécessairement, elles n’ont pas la même puissance. Stay Clean est bien moins fougueuse, Capricorn et Metropolis sont même plutôt calmes, et le reste est du pur Motörhead : une combinaison de lourdeur via la distortion de la basse de Lemmy et de vitesse via la guitare et la batterie. N’oublions pas de mentionner la voix reconnaissable entre mille du sieur à bacchantes, pustules et chapeau.

Mention spéciale pour Tear Ya Down, qui a un degré d’explosivité en plus que les neuf autres.

Overkill est un incontournable, pour la chanson synonyme, une réelle expérience titanesque à renverser tout votre capital musical. Les autres titres paraissent mous à côté, mais il faut prendre le temps de s’attarder un peu dessus. C’est un album qu’on écoute en entier deux ou trois fois, mais en répétant la première piste mille ou deux mille fois.

Ubuesque_jarapaf
8

Créée

le 19 sept. 2023

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