Fraichement sorti, cet album jouissif, très justement intitulé Panzer Surprise par ses géniteurs d'Ulta Vomit, on ne l'attendait plus. Neuf ans après l'excellent Objectif:Thunes, ces mélopathes reviennent en force (d'où le Panzer du titre), surgissant de nulle part (d'où le Surprise) pour régaler nos cages à miel avec leur délicieux métal parodique. Prends garde toi qui entre en ces lieux car les jeux de mot y règnent en maître! Verdict: album complètement énus! En effet, dès l'intro, le combo nantais nous indique tout de suite qu'ils ne sont pas là pour rigoler (enfin si...mais...) avec une reprise métal du thème des Looney Tunes appelée Entooned. En deuxième position, vient une parodie fendarde de Rammstein intitulé Kammthaar partiellement en allemand avec un couplet qui détourne les paroles des Yeux revolver de Marc Lavoine. De plus, Fetus nous offre une très belle imitation du chanteur du groupe teuton (qui pointe). La troisième piste nous informe que nous vivons tous dans le ventre d'un chien géant avec un côté Tagada Jones qui finit par une sauce Noir Désir. Ultra Vomit pousse le génie jusqu'à nous servir des takoyakis au travers de la quatrième chanson, "Takoyaki", avec la complicité de Patrick Baud aka Axolot en voix off, et qui rend hommage au métal nippon, notamment Baby Metal et Maximum The Hormone. A noter que l'album est parsemé de 4 parodies de la comptine intitulé "La bouillie" servi à la Metallica, à la Ghost, à la sauce Judas Priest ou avec son pig squeal de saison. Mais continuons la visite. Avec Super Sexe, Hyper Sexe, E-tron (digital caca) et plus loin dans l'album Pipi vs Caca, Ultra Vomit effectue une sorte de retour aux sources avec des relans d'Andréas et Nicolas mais toujours de bon goût. Les hommages continuent de se multiplier: vous êtes vous déjà demandé comment Gojira reprendrait une chanson de Calogero? Non, bien sur! Mais nos quatre compagnons, oui, et nous offrent Calojira reprenant ainsi Face à la mer faisant écho aux thèmes abordés par la bande aux frères Duplantier. Poilant! A peine le temps de finir sa bouillie, qu'il faut se rendre à l'église pour Jésus avec un prèche de Fetus en hommage à Eddy Mitchel, puis le chant commence par un ghospel sur l'air de Thunderstruck d'AC/DC, tout ça pour rendre hommage au Messie... et Lionel Messi. C'est le moment d'un petit Anthracte (faisant écho à Welcome to the jingle dans l'opus précédent) au cours duquel Fetus nous présente ses compères musiciens qui nous gratifient chacun d'un joli solo dans leur discipline... mais qui se termine par une dispute entre Fetus et Manard, le batteur, qui décide de quitter le groupe pour nous offrir Keken sur la musique du générique de Ken le survivant rendant ainsi hommage à une célèbre marque de bière à l'étoile rouge (que nous ne citerons pas car vous avez adblock). Assurément le futur tube pour tous les chanteurs d'apéro. Après avoir célébré Noel à la NOFX, il est temps d'entendre Pink Pantera, le thème de la Panthère rose façon Pantera, et puis la chenille mais en death metal. L'album se clot sur une hilarante parodie d'Iron Maiden appelée intelligemment Evier Metal. Mission accomplie pour Ultra Vomit! En effet, il est difficile d'apposer un autre mot que "génie" à cet album. Tout est parfait: des jeux de mot en veux-tu en voilà, de l'humour en pagaille, du metal, de la chanson française grand public passée à la moulinette heavy, des références culturelles... Bref, outre l'aspect déjanté de cette magnifique galette, c'est impressionnant de voir que les bougres arrivent encore à s'approprier des styles différents, à choper la personnalité des artistes (Kammthar et Calojira sont bluffantes de réalisme) tout en gardant la leur. Espérons ne pas avoir à attendre 9 ans avant de découvrir leur prochain effort. C'est enus!