La mélancolie , c'est le bonheur d'être triste
V.Hugo
Une simple citation peut parfois plus en dire qu'un long texte , car là se trouve toute la magie du premier album de ce quatuor très British dans ses influences , son instrumentation et sa voix. Parachutes est un bijou , certes , mais un bijou modeste et discret : il prendra toute sa signification dans une écoute intimiste , peut-être même solitaire. Chris Martin réussit à apporter un renouveau dans la British pop ,allant jusqu'à définir sa musique comme du " soft rock " en opposition au hard rock. Car Chris c'est tout d'abord une voix pure , épurée et douce , celle d'un enfant un peu naïf qui se questionne , qui idéalise , qui calme. Accompagné d'un son de guitare psychédélique à la limite du pleur et maîtrisant parfaitement la réverbération , on comprend parfaitement pourquoi Chris attache tant d'importance à Jon Buckland , qui apporte l'identité et le son qu'on connait de Coldplay.
La basse y est simple mais efficace , suivant le fleuve de la chanson et la précision de la batterie de Will Champion n'est pas sans rappeler celle de Phil Selway , batteur du monstre Radiohead.
Mais cela serait dommage de retenir que le côté sombre et noir de cet album , car c'est en écoutant son incroyable " Yellow " qu'on peut comprendre qu'en effet , le monde n'est pas rose , mais il peut tout autant être jaune , d'un jaune qui prône l'amour inconditionnel et l'espoir " It's true , look how they shine for you ... ". Trouble est un hymne au regret et à l'irrationalité de l'amour , thèmes qui sont récurrents chez Coldplay et s'expriment de la plus pure des manières avec des accords au piano d'une magnificence peu explorée jusqu'alors. " We never learn , do we ? " ( We Never Change ) , " We live in a beautiful world " ( Don't Panic ) : c'est fou comme ce qui est simple peut être profond et beau.
Parachutes , c'est la pépite qui nous fait imaginer une nuit éclairée en plein jour , tout autant qu'elle nous fait rêver d'une journée ensoleillée dans la nuit noire. Merci Coldplay.