Welcome to Paradise
Nous sommes le premier janvier de cette nouvelle année et Ikaz Boi dévoile son cinquième projet, Paradise. Teinté d’une nouvelle direction artistique, d’une communication très intéressante et...
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le 11 juin 2021
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Nous sommes le premier janvier de cette nouvelle année et Ikaz Boi dévoile son cinquième projet, Paradise.
Teinté d’une nouvelle direction artistique, d’une communication très intéressante et d’invités qui ont marqué l’année précédente, cet EP est ambitieux, intriguant et il doit être le pallier à franchir pour l’un des meilleurs producteurs francophones.
Ikaz Boi, presque le meilleur producteur francophone
Ikaz Boi est un artiste qui travaille activement dans le monde de la musique depuis bientôt
10 ans. Il a produit des morceaux très populaires comme On est sur les nerfs de Joke en 2014 ou plus de niche avec Minuit de Veerus, qui lui ouvrent de nouvelles portes et lui offrent un nouveau statut.
Démarrons cette rapide rétrospective depuis 2018 et le travail énorme de Ikaz Boi sur Triple S de 13 Block dont il sera producteur exécutif.
Aux manettes d’un projet attendu et ambitieux, le producteur révèle sa faculté à orienter la direction artistique d’un groupe vers de nouvelles sonorités, une musique plus profonde mais aussi plus accessible et originale.
Sur Triple S, Ikaz Boi excelle et offre aux quatre rappeurs des productions lumineuses, mélodieuses et novatrices. Les titres Vide et Somme ont marqué l’année 2018 et le producteur a autant participé à ce succès que le groupe.
Quelques mois après, il dévoile Brutal, premier opus d’une série de trois et premier projet sorti sur son nouveau label, STELLAR 90.
Un projet de niche, expérimental, novateur et très réussi dans le travail et l’ossature du projet avec autant d’invités que de morceaux où le producteur laisse sa créativité éclater.
Des morceaux comme Turtle Feet ou Me vs Me sont des titres remplis de folie, d’innovation et de sonorités nouvelles.
Ikaz Boi excelle dans ses mélodies, ces morceaux simples mais complets et impressionnants dans ce qu’ils dégagent.
Brutal est un projet de producteur qui s’adresse aux producteurs ou aux passionnés de musique innovante, expérimentale.
L’année suivante, Brutal 2 sort et se veut plus accessible, avec plus d’invité du cercle d'Ikaz Boi (Stavo, Olazermi, Hamza, Zefor). Le projet est complet, les productions font rayonner les invités qui préforment dessus. L’alchimie entre les membres de 13 Block (CODE 46, ALFRED) ou Hamza (BAD DAYS) et Ikaz Boi est impressionnante et offre des morceaux très réussis et innovants dans leurs mélodies, leur construction ou leur direction artistique.
Brutal 2 sera aussi marqué d’une collaboration remarquable, remarquée avec Damso (les deux artistes ont déjà travaillé plusieurs fois : Baltringue, Ouzbek) et SOLLITERIEN ouvre aussi de nouvelles portes et révèle le producteur à public plus large.
Sur ces deux projets, leur architecte fait une démonstration, offre des mélodies exceptionnelles ainsi qu’un mix très intéressant dans l’utilisation des voix des invités et un construction de projet particulière, coupée en plusieurs parties pour le premier opus.
En 2019 et 2020, l’artiste sort 2 projets de productions dont le dernier Brutal (exclusivement en vinyle) et 2090.
Enfin, le 1er janvier 2021 sort Paradise, marquant une nouvelle ère, hors Brutal, et surtout avec de nouvelles collaborations et des morceaux expérimentaux.
Welcome to Paradise
Paradise, c’est 6 morceaux dont une introduction et une interlude ainsi que 4 artistes invités
(CJ Fly, Bonnie Banane, Laylow et Zed).
Le projet est court, il semble accessible et plus simple que la série Brutal.
Pourtant, quand on l’écoute, cet EP regorge de secrets, d’outros, de secondes parties.
Ikaz Boi emmène avec 6 titres dans un univers et un voyage unique et expérimental. De morceaux en morceaux et de surprises en surprises, on remarque le travail et l’ambition de l’artiste à offrir quelque chose de spécial, un projet qui marque cette nouvelle ère et cette nouvelle direction artistique.
L’Introduction sert d’ouverture à l’auditeur pour qu’il entre lentement dans le projet, comme dans le hall d’une soirée qui semble lointaine, mystérieuse et qui offre de nombreux secrets.
Sur le projet, l’auditeur s’envole sur In the Club et ses sonorités très électroniques, presque industrielles avec une batterie très présente, une mélodie quelque peu saturée et des ajouts sonores très intéressants de bruits, d’éléments à saisir à l’écoute.
Une entrée en matière puissante et enivrante grâce à la batterie, à la basse très marquée et aux mélodies et ajouts qui se fondent avec la voix de CJ Fly, qui sert de MC/DJ comme si il était dans un club et qu’il lançait la soirée avec ce morceau. Comme une entrée au paradis de Ikaz Boi.
Une fois entré, l’auditeur se laisse emmener par Waves, qui simule le voyage et la découverte de cette soirée, apaisée et aérienne.
Bonnie Banane offre un performance exceptionnelle et nous emporte dans l’univers du projet, son essence. La chanteuse et ses couplets amènent la seconde partie du morceau. Ici, l’auditeur est plongé dans quelque chose de réellement intense avec une batterie percutante, simple et très présente, plus que la mélodie qui sert de support.
Puis, le projet prend un seconde dimension avec Laylow et Phantom of Paradise où l’on est enfermé dans un univers entre les vocals de l’artiste et la production simple du producteur. Laylow prend l’instrumental comme support pour étaler sa mélancolie, ses pensées et ses peines amoureuses avec une forme de flou et de message assez implicite.
Le morceau est une suite logique aux trois morceaux précédents et amène l’auditeur vers une forme d’apogée de l’expérience sonore avec encore Bonnie Banane et quelques effets de voix robotiques, enivrants mais quelque peu oppressants.
Enfin, on arrive au morceau le plus expérimental de cet EP avec Atlas. Un morceau qui est une topline de Zed et une immense production de Ikaz Boi. Le mix du vocal de Zed est enivrant, on est prisonnier de l’alchimie entre les deux artistes et de l’innovation musical.
Ce titre est celui qui résume et aboutit le chemin construit avec les morceaux précédent avec quelque de chose de simple mais aérien et addictif.
Le rappeur de Sevran livre une performance incroyable avec quelques onomatopées et un vocal en fond, accompagnant la production et l’auditeur dans sa montée au paradis.
Le projet se termine avec cette Interlude qui laisse redescendre l’auditeur, légère et ouvrant sur un autre chapitre, une nouvelle expérience que le producteur devrait nous dévoiler.
Cette interlude est un pont incroyable entre ce voyage au paradis et un nouveau voyage musical que la seconde partie de l’œuvre devrait amener.
Quel nouveau voyage ?
Ikaz Boi offre un projet incroyable, une expérience unique pour l’auditer et innovante pour
son architecte.
En effet, le travail d’Ikaz Boi et ses invités est façonné autour de ce voyage au paradis, matérialisé par les 6 morceaux du projets.
Paradise est un EP plus accessible que Brutal mais plus expérimental dans son essence que Brutal 2 puisque les titres offrent une expérience unique et une ossature très intéressante.
Si Ikaz Boi doit dévoiler une seconde partie, il serait intéressant d’amener l’auditeur dans un univers plus noir, plus brut et moins aérien. Le défi est d’offrir une nouvelle expérience en gardant l’essence du projet, de garder ou non ces invités mais d’offrir des productions différentes, avec des instrumentales où Ikaz Boi peut laisser toute liberté à sa créativité et sa folie.
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le 11 juin 2021
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