Introduction:
Il y a deux ans, j'ai décidé de noter la musique en plus de tout le reste sur notre plateforme adorée. Je m'étais toujours refusé à le faire par crainte de foutre complètement en l'air mon degré d'affinité avec les autres (c'est désormais chose faite!), mes goûts musicaux étant très éclectiques tout en restant concentrés sur l'époque du marché noir des CDs gravés dans la cours de récréation du lycée. Il faut avouer que j'ai un rapport très fort à la musique, chaque album représentant une madeleine de Proust. En soit, je m'interroge beaucoup sur mon objectivité quand à mes notations.
Paradize est l'exemple flagrant de mes questionnements. Je le vois hué par la communauté Senscritique ainsi que par l'intégralité de mes éclaireurs (l'ayant noté).
A sa réécoute ces derniers jours, je me demande tout simplement pourquoi.
18 ans plus tard, j'apprécie toujours autant cet album. Mon avis est-il biaisé par la nostalgie?
Petit retour dans le contexte:
L'album avait un objectif colossal: relancer la carrière d'Indochine, à la suite de leur abandon par les médias et du décès de Stéphane Sirkis. Paradize a réussi le tour de force de faire renouer le contact entre le groupe et les médias, leurs fans et la nouvelle génération.
Afin de relever le défi, Indochine s'est ouvert à la coopération avec d'autres artistes pour la première fois avec Mickael Furnon, auteur-compositeur-interprète de Mickey 3D qui a écrit les paroles de J'ai demandé à la Lune notamment et de Melissa Gaboriau Auf der Maur, musicienne et chanteuse sur Le Grand Secret mais aussi des moins connus comme Gérard Manset, Jean-Louis Murat et les romancières Ann Scott et Camille Laurens.
Pour rompre avec son image de ringard, le groupe s'est également renouvelé pour nous servir un album ancré dans l'air du temps sur de l'électro et un rock plus prononcé tout en conservant son identité autour des termes abordés « le flou de l'identité sexuelle, la religion, l'exotisme asiatique et une certaine idée de la spiritualité ». A noter l'hommage de Nicola Sirkis à son frère jumeaux Stéphane avec la chanson Electrastar.
Mon avis:
Au final, il en ressort pour moi, un excellent cocktail POP - ELECTRO - ROCK bien dosé au nombreux titres fars plus entrainant les uns que les autres. Que demander de plus?
Pour un album pop, je trouve qu'il tire son épingle du jeu avec ce mix de genres qui le rend original et bien distinct des autres. Le groupe a su lui insuffler sa propre personnalité. Il dégage une sacrée énergie et le plaisir de l'écoute est bien réel. Évidemment, le côté pop prend le dessus et les chansons sont faciles à reprendre mais en quoi cela est-il désagréable? La bonne musique se doit-elle d'être complexe pour être plaisante?
Que peut-on bien lui reprocher alors?
L'avis des autres:
Pour répondre à cette question, j'ai fait un tour sur mon site préféré alias Senscritique dans la rubrique des critiques négatives et force est de constater que ça n'a pas été très instructif.
Résumé des 4 critiques négatives (à ce jour):
https://www.senscritique.com/album/Paradize/critique/9542296 :
Le CD décapsule les bières
https://www.senscritique.com/album/Paradize/critique/9941104 :
La voix, les cheveux et les groupies
https://www.senscritique.com/album/Paradize/critique/10084836:
Aucune idée
https://www.senscritique.com/album/Paradize/critique/32516847:
Le look, la musique pop, des paroles mièvre, des fadas
Me voilà bien avancé...
Personnellement, je n'ai ni affaire au visuel, ni aux groupies. Que reste-il? Un bon décapsuleur (chacun fait ce qu'il veut après tout, mais à l'air du digital, ça ne fonctionne plus...), une voix qui déplait (les goûts et les couleurs quoi) et une complainte contre la musique pop. Je ne souhaite pas nécessairement défendre cet album, mais j'aimerais véritablement comprendre, et qui sait, peut-être évoluer tout comme j'ai évolué dans les autres sphères grâce à Senscritique?
La question:
Qu'est-ce qui en fait un produit bas de gamme?