Enmène moi dans ton manoir et enchaîne moi.
Cracher sur un groupe ou un chanteur qui sort des sentiers battus est facile, ça demande pas trop d’efforts, ni beaucoup d’arguments. Et il est clair qu’Indochine fait partie de ces groupes. Alors on va plaisanter sur la voix de Nicola Sirkis, on va se moquer de son style, voir même des fans. Parce que oui, à l’instar de Johnny Halliday par exemple, Indochine a des fans très reconnaissables, généralement appelé les Indofans. Alors non, je suis loin de ressembler à une Indofan type mais j’affectionne ce groupe depuis aujourd’hui plus de 10 ans. Depuis Paradize, du haut de mes 12 ans.
Au fil des années, j’ai appris à essuyer les railleries quand on apprend ma passion pour ce groupe. Pourtant, il serait hypocrite de ma part de le dissimuler tellement il est important pour moi. Car ce n’est pas pour une soit disant passion pour la musique que j’écoute Indochine, c’est autre chose, difficilement explicable. J'ai grandi et je me suis construit autour de cet album. Ce qui fait que j'ai vraiment longtemps hésité avant d'écrire cette critique.
Outre un rapport très personnel à cet album, il reste également très important dans la carrière du groupe. Après une période très difficile dû à des médias très sévères et surtout au décès de Stéphane Sirkis, Paradize marque un tournant décisif. C’est un réel succès. Les liens se renouent avec les médias, avec les anciens fans, mais surtout, Indo arrive à toucher une nouvelle génération qui va se mêler à l’ancienne faisant de Paradize un album multi-générationnel.
Le groupe change de registre et le son se veut plus rock, plus électrique et plus sombre. Oli de Sat, officiellement membre du groupe, ne peut être mis de coté dans ce succès étant donné qu’il a participé dans la confection d’un grand nombre de chanson apportant un réel renouveau pour le groupe. Le duo Nicola et Oli fonctionne à merveille. L’esprit Indo reste, ils ont réussit à évoluer tout en restant fidèle à eux même.
Il en sort une ambiance unique qui est à la fois lourde et pesante et en même temps très sensuelle. Il y a une émotion non négligeable qui en ressort et qui arrive à me faire vibrer au rythme des élans de la basse.
Les thèmes abordés restent les mêmes comme le mal être, le sexe et l’homosexualité qu’on peut retrouver dans Marilyn ou Prostitute entre autre. Certaines chansons arrivent à être particulièrement touchantes, notamment Electrastar (si je dois en citer qu’une) que Nicola à écrite à l’attention de Stéphane. Le succès de l’album est aussi du aux nombreuses collaborations. Difficile ainsi de ne pas parler de Mickaël Furnon, chanteur de Mickey 3D, qui a écrit J’ai demandé à la lune, la chanson phare ou même Melissa Auf der Maur qui propose un duo dans le Grand Secret apportant une jolie touche de mélancolie. Pourtant, mon cœur s’emballe systématiquement dès que les premières notes du Manoir se font entendre…