Si seulement ils s'étaient loupés ...
Indochine, c'est un groupe qu'on ne se lasse pas d'haïr. Enfaite plus que la musique à proprement parler, c'est leur image si lisse, leurs paroles qui parlent encore et toujours de l'éternelle adolescence et bien sur, leurs fans, qui sont tellement exaspérants, non mais franchement, je vous le dit, y a des baffes qui se perdent. Tellement de baffes qu'au final on finit par oublier qu'Indochine est un groupe de musique, et qu'il ne doit donc être jugé, si ce n'est seulement, principalement sur sa musique.
Paradize c'est un peu l'album de la résurrection, je me rappelle encore de mes parents qui étaient persuadé que depuis l'album 3, le groupe s'était séparé. Malheureusement (ou heureusement ?), ce ne fut pas le cas et Indochine a eut une longue carrière musicale emplie d'erreurs, d'albums moyens et surtout, d'absence de succès. Pourtant, et si il faut lui reconnaitre ne serait ce qu'une qualité, Nicola Sirkis est obstiné. Avec l'arrivé d'Olivier de Sat sur le précédent disque (Dancetaria), le groupe sent une renaissance possible et c'est donc avec l'album dont je vous parle que cette renaissance devait arriver.
Renaissance qui marchera à un tel point qu'Indochine est le seul groupe français apte à remplir le Stade de France, c'est dire ! Très honnêtement, je ne suis ni fan ni haineux d'Indochine, je suis assez neutre. J'ai acheté Paradize la semaine de sa sorti, et à l'époque j'adorais. Les années passent et quand je le réécoute en entier, ma seule remarque est "Bordel, ils savent gérer".
Si on ne devait garder qu'un album dans l'ensemble de la discographie d'Indochine, c'est celui là ! Véritable bombe, Oli de Sat a sut prendre ce qu'était Indochine et l'améliorer grandement. On trouve des guitares qui sonnent rock (enfin rock FM quand même), des batteries qui font puissantes et ont pourtant la régularité d'une boite à rythme, ce qui saura plaire à Nicola qui voit une sorte de réminiscence de sa période New Wave dans la rythmique. Blague à part, la plus belle "évolution" c'est le chanteur. Une voix qui s'est affirmé depuis l'époque de l'Aventurier, mais surtout qui voit les aigus non plus comme une habitude mais comme des moments d'exceptions.
A ne pas en douter commencer l'album par le morceau éponyme qui a justement une voix plus grave que d'habitude, ça a permis de chasser les anciens démons et de prouver la qualité de l'album. La voix se fait caline, suave, sensuel, et pourtant, je n'aime pas tellement le chant de Sirkis, mais là, il réussit bien son paris.
L'ensemble de l'album est composé de punch-line en terme de texte, on regrettera souvent l'absence de texte suffisamment travaillé. Ou en tout cas sur les pistes les plus rocks, comme si la violence sonore pouvait cacher un certain vide dans les paroles. Heureusement, d'autres titres, plus calmes, sont remplis de poésis. Notons d'ailleurs que Nicola va visiter une ambiance certes sombres mais pas forcément lié à l'adolescence dans plusieurs titres (La Nuit des Fées, Un Singe en Hiver).
La balade qu'est J'ai demandé à la Lune nous à tous gonflé mais nous a tous émus dans le même temps. Typiquement le genre de tube sur mesure.
Je regretterai l'absence de présence de la part de la basse. Mais force est de constater que cet album est bigrement réussie.
(Pour ceux qui se posent la question, à mon sens, les albums qui suivent sont une descente petit à petit en terme de qualité)