Pendant trop longtemps, en écoutant Bertrand Belin, on ne pouvait s'empêcher de jouer à "Là il fait du..., ici il fait du....".
Tour à tour Manset, Dick Annegarn, Arthur H, Bashung, Arman Méliès, Florent Marchet, Alexis HK, Bertrand Belin semblait avoir du mal à être Bertrand Belin, et il arrivait donc que notre oreille se perde en chemin.
Mais depuis 2010 et le déjà impeccable "Hypernuit", le breton barbu a trouvé sa vitesse de croisière et il a dorénavant son univers bien à lui.
"Un déluge" ( http://youtu.be/P0dhz-KTxV4 ), single choisi pour promouvoir ce "Parcs", n'était donc qu'une fausse alerte et son ton léger et pop n'est en rien représentatif de l'album.
La remarquable production de Mark Sheridan porte ainsi le sceau du minimalisme, un simple trio guitare - basse - batterie venant la grande majorité du temps accompagner cette voix plus profonde et posée que jamais, expurgée de toute "fantaisie".
Chez certains, minimalisme rime avec pauvreté mais chez Belin cela mène à l'élégance, celle d'un dandy sûr de ses mots et de ses compositions.
Impossible de ne pas être envouté par "Comment ça se danse" qui ouvre magistralement le bal, de ne pas succomber aux jeux de mots délicieux d'un "Pour un oui pour un non", de ne pas être ému face au dépressif "Requin" ou aux merveilleusement dépouillés "Peggy" ( http://youtu.be/A3hGyIwONQo ) et "Pauvre grue".
Notre pays ne regorge pas d'artistes maîtrisant aussi bien l'alchimie entre poésie à la française et folk US, alors profitons-en.
Et hop, en cadeau cette reprise inédite de Patrick Coutin et son coquin "J'aime regarder les filles" : http://youtu.be/2QY0lLxXtr4