Sorti un mois après "Show", "Paris" est l'album live "fait pour les fans", c'est-à-dire composé de morceaux plus rarement joués sur scène (les anglo-saxons parlent de "deep cuts"). The Cure a voulu encore une fois remercier son public en lui offrant un petit bijou plein de surprises, ce sera également une bonne occasion pour les nouveaux fans d'explorer un peu plus le monde merveilleux des hommes de Crawley.
Le Wish Tour est déjà bien avancé lorsque Cure pose ses valises pour une série de trois concerts mémorables dans la capitale. Paris a toujours été un endroit chéri par le groupe, un paquet de concerts historiques ont eu lieu dans les diverses salles où il s'est produit. Alors, pour une fois on ne va laisser la partie belle aux bootleggers et on va sortir un album officiel. Surtout qu'à ce moment-là, le groupe sait qu'il se retrouvera à quatre à l'issue de la tournée. Porl Thompson, décide qu'après dix ans de bons et loyaux services, le moment est venu d'explorer d'autres horizons. On le retrouvera deux ans plus tard en compagnie de Page & Plant, ces derniers joueront d'ailleurs "Lullaby" durant leur tournée. Mais laissons les dinosaures tranquille et revenons à Cure.
Le disque démarre par deux morceaux de "Pornography", rien que ça: "The Figurehead" est chargé de colère, Simon rajoute des petits slides de basse bien sentis, et "One Hundred Years" qui comme à l'accoutumée, demeure un grand morceau live. À l'issue des larsens de fin, le groupe se lance dans l'intro de "Foxy Lady" d'Hendrix. Un face de LP passée et on est déjà bien dedans, à peine le disque retourné (et oui, je fais partie des petits veinards qui l'avaient découvert à l'époque en vinyle), "At Night" nous atterrit en pleine tronche, la setlist fait rêver: "Play for today" feat. les choeurs du Zénith (je crois que c'est bien chez nous qu'à démarré la tradition de reprendre en choeur le motif de claviers), "Apart" morceau assez rare de "Wish" est embelli par de petits motifs de guitare. La version Shoegaze de "In your house" est un des sommets de "Paris". Parce que oui, The Cure ne se contente pas de faire sa récitation, aussi plaisante qu'elle est, mais le groupe met un joli coup de neuf à son répertoire, passé par la moulinette son 90's de "Wish". La mélodie de claviers transposée à la guitare de "Lovesong" en est un exemple, l'énergie est là et le groupe maitrise parfaitement son son. "Dressing up" ressorti de "The Top" est dépoussiéré et passe merveilleusement bien, Simon et Porl excellent. Un petit "Charlotte Sometimes" bien passionné et un "Close to me" histoire de mettre un hit terminent l'album et c'est DEJÀ fini!
Et oui, l'écoute de cet album passe vite, comme tous les bons moments. Pas de temps morts, ni d'ennui au programme - que du bon. Je ne peux que recommander son écoute. Les fans de Cure auront de quoi se mettre dans les oreilles (quelques surprises allaient encore paraître) durant les trois ans à patienter pour le disque suivant. Encore une belle pépite!