Past Masters · Volume Two
8.3
Past Masters · Volume Two

Compilation de The Beatles (1988)

Comme le premier volume, Past Masters volume 2 propose de réunir sur un seul cd les singles et face B des Beatles, inaccessible sur album. Le disque va de fin 1965 jusqu'à la fin du groupe, exception faite des singles parus sur Magical Mystery Tour.


Là où le premier Past Masters offrait un sentiment d'unité lié à la période du début des Beatles, Past Masters 2 traverse les époques et de pistes en pistes nous avons le sentiment d'évoluer avec les Beatles. Ainsi l'on commence avec le fabuleux Day Tripper dont le riff semble tout droit sorti de Rubber Soul. De même We can work it out montre le développement de l'écriture de Paul McCartney. Les deux sont des tubes qui ont inauguré la notion de single double-A.
Paperback Writer et Rain font tous les deux très Revolver. L'un par cette rythmique rock adjointe d'une basse totalement folle et des choeurs très diversifiés tandis que le second révèle l'aspect psychédélique totalement maîtrisé du groupe et fait instantanément penser à She said, she said. Est-il besoin de souligner davantage le génie qui les accompagne ?


Lady Madonna et The Inner Light sont très différentes. Dans la première on a un retour à un rock efficace, assez transversal par sa forme. Le morceau aurait pu paraître durant Sgt Peppers ou l'album blanc. Bien qu'historiquement il précède ce dernier on y sent déjà un retour au rock. En tout cas, il est évidemment super dansant et est un de ces singles légendaires. Sa face B, Inner Light est moins ancré. En effet, l'influence indienne de Harrison se laisse encore palper, une fois de plus. Comme d'habitude avec Harrison c'est un bijou de composition.
Nous rentrons alors de plein pieds dans la période White Album avec le sublime Hey Jude dont je n'ai rien à dire. Sérieusement, écouter le morceau suffit. L'on a ensuite Revolution, troisième version du titre, première à paraître, le titre est des plus incroyables. Ce rock très efficace, saturé montre le retour au rock dépouillé de double-blanc tout en offrant un texte très intéressant. Derrière ce titre révolutionnaire c'est le texte qui l'est en décidant de s'adresser non aux politiciens mais aux révoltés et en leurs demandant ce qu'il y aura derrière la révolution. Le message est pacifiste et ironiste : qui ne veut pas améliorer le monde ?


On entre alors de plein pied dans la période de fin des Beatles. Get Back ouvre les portes avec une nouvelle version. Plus tard sur le disque l'on aura Let it Be, là encore dans la version single. Dommage je préfère le solo, absolument parfait, de la version album. On a également la première version à paraître, sur une compilation, de Across the Universe. Le titre est impossible à être joué tant il est toujours au-delà de toute interprétation et de tout enregistrement. Pour autant, chaque version est très bonne. Un pur moment de frisson pour les fans.
Cette période est aussi la période de l'amour et de morceaux de Lennon à la fois rock et très novateur par leur aspect dépouillé mais sacré tel Don't let me down. Une performance somptueuse. On a également le droit au très bon The Ballade of John and Yoko. Ce titre, volontairement très rock'n'roll respire la bonne humeur de l'enregistrement entre Paul et John. Dansant à souhait, il dénote par son style, respirant une nostalgie maîtrisé des classiques du rock. On peut s'imaginer ce qu'aurait donné ce genre de composition chez Lennon 6 ans plus tôt.
L'album offre aussi deux autres titres souvent oubliés Old brown Shoes et You know my Name (look up the Number), car oui une grande partie reste quand même composé de tubes connus et reconnus là où le premier contenait des pépites plus rares. Le premier marque bien la volonté de retour vers le rock de Harrison à partir et au-delà du double-blanc. On notera surtout la rythmique de basse très folle. Quant au second, il est quelque chose de plus expérimental cherchant à développer l'idée d'un même morceau joué de plusieurs façons.


En bref, cet album est un voyage à travers la vie des Beatles dans les 5 dernières années. Il offre une occasion d'évolution avec certains de leurs meilleurs morceaux. Un disque absolument nécessaire, que l'on soit un grand fan ou simplement curieux. Cette progression dans le groupe est telle que le disque parvient à posséder une unité, une âme, chose ô combien difficile, voir impossible pour une compilation.

mavhoc
10
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le 26 févr. 2017

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mavhoc

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Critique de Past Masters · Volume Two par olimacca13

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