It will not make the blind man see ! It will not make the cripple walk !
On entend souvent dire que si KISS s’est lancé sur une série de quatre albums solo, ce n’était que pour apaiser les tensions entre les différents membres. Ou encore que c’était le meilleur moyen de garder encore quelques temps Ace Frehley et Peter Criss. Sauf que la raison est bien plus simple, même si Paul et Gene ont lancé l’idée à ce moment précis pour les raisons que j’ai pu citer plus tôt. En réalité ces albums solo faisaient partie intégrante de leurs contrats.
Il faut aussi préciser qu’aucun membre du groupe n’apparaît sur celui d’un autre, même s’ils ont été vendu sous le nom KISS. Je m’explique là par exemple, sur l’album de Paul, vous ne trouverez ni Gene, ni Ace, ni Peter. Leur maison de disque de l’époque, Casablanca, aura fait le grand jeu, la totale ! Au final ils distribuèrent cinq millions d’albums dans tous les Etats-Unis, garantissant à tous un statut disque de platine. Chaque album aura fait son entrée au Top 50 et se seront vendus quasiment autant que Love Gun, sauf que c’était qu’un seul album. A leurs sortie, c’est Ace Frehley qui remporta la mise. Des quatre c’est le sien qui s’est vendu le mieux, la différence est faible mais tout de même.
Mais bon parce qu’il faut bien commencer par quelqu’un, j’ai décidé de faire une critique de chaque album, dans mon ordre de préférence. Malheureusement lui et peut-être pour moi aussi, on va tout de suite commencer par celui de Paul Stanley. C’est d’ailleurs lui le seul à ne pas avoir fait de reprise, chaque chanson ici est originale, toutes co-écrite par Paulo.
Parlons aussi rapidement des différents musiciens présents sur son album. On retrouve entre autres Bob Kulick (toujours dans le coin), Craig Kampf (batteur d’Alice Cooper dans sa période Special Forces), Carmine Appice (qui a officié chez Vanilla Fudge et Cactus) ou encore Steve Buslowe (bassiste de Bonnie Tyler, Céline Dion ou même Meat Loaf).
Faisons donc un détour obligatoire par la pochette. Et je risque de me répéter lors des trois autres albums restants mais c’est magnifique. Ici c’est tout simplement la tronche de Paul Stanley mais dessinée par Ken Kelly, le grand artiste qui avait réalisé les superbes couvertures de Destroyer et Love Gun. Et bien là c’est tout aussi réussi !
Contrairement à ses confrères (mis à part Ace), dès le début de l’album il est évident que Paul Stanley opte pour quelque chose de très similaire à ses chansons dans le groupe. Sauf que c’est justement le problème que j’ai avec son album. Il ne prend absolument aucun risque et la majorité des chansons tombe dans le fameux syndrome Paul Stanley (j’en aurais parlé de ce foutu syndrome).
Enfin bon au moins dans tout ça c’est que je ne vais pas avoir besoin d’écrire un énorme pavé comme j’ai pu le faire avec certains des albums des bisous. Oui d’accord je veux bien l’admettre, je peut-être méchant mais franchement je me suis un peu ennuyé en le réécoutant. Il n’y a pas vraiment de chanson qui sort du lot. On passe de ballades cuculs à des titres plus Rock mais pas spécialement inspirés.
La chanson d’ouverture Tonight You Belong to Me est une bonne surprise. Paul nous fait croire que c’est une ballade à la con. Mais une fois l’intro terminée, ça devient beaucoup plus punchy.
J’apprécie tout de même Move On par exemple, c’est rythmé et ça change d’entendre des chœurs féminins, c’est quand même plus sexy que la voix de Peter Criss ou de Gene Simmons.
Et il y a aussi le seul single, Hold Me, Touch Me, une ballade niaise mais efficace. Au final on dirait une sorte de Beth mais chantée par Paulo. Le single a plutôt bien marché en plus, se classant dans le Top 50 américain mais il n’a pas réalisé l’exploit d’Ace Frehley avec son New York Groove (mais ça c’est pour plus tard).
Et puis même finalement, Goodbye qui vient logiquement clôturer l’album, est loin d’être mauvaise.
Mais voilà tout le problème ! Ce n’est pas non plus un mauvais album mais je trouve qu’il manque d’une réelle identité. On croirait écouter les chansons d’un potentiel album de KISS mais qui aurait été annulé en cours de route. Et pourtant, en général j’en entend beaucoup de bien mais franchement ce n’est pas du tout ma tasse de thé.