L'ex-futur retour de Kyuss est plus qu'encourageant.
Le retour de 2 membres et demi du line-up du Kyuss de Blues For The Red Sun.
Brant Bjork, John Garcia et Nick Oliveri en pointillés car on ne sait pas vraiment dans quelle mesure il a participé à l'enregistrement et au songwriting.
Beaucoup d'attentes pour cet album après l'annonce du retour de Kyuss, les imbroglios judiciaires avec Josh Homme pour récupérer le nom de "Kyuss Lives!" et finalement le changement de nom pour "Vista Chino". Beaucoup d'attentes aussi pour donner une simili-suite à ...And The Circus Leaves Town 18 ans après.
Chacun des membres a eu sa carrière, plus ou moins anonyme, plus ou moins réussie et les voilà qui se lancent dans le projet un peu fou de reprendre là où ils ont laissé le Desert Rock, accompagnés de Bruno Fevery, gentil guitariste belge pour remplacer M. Homme.
On a beaucoup glosé sur le génie musical de Josh Homme, et aussi sur sa façon de s'accaparer Kyuss, de tout écrire, tout prendre en main pour porter le groupe au firmament. Mais pour tout dire, c'est extrêmement inexact. Il faut un peu éplucher les crédits des albums de Kyuss pour se rendre compte qu'une autre force créatrice était à l'oeuvre... et sur des titres emblématiques du groupe qui plus est.
Brant Bjork. Le chevelu cool a tout simplement composé Green Machine, 50 Million Year Trip (Downside Up), Gardenia ou encore Whitewater. Autrement dit, et je parle à titre personnel, une bonne moitié des titres les plus envoûtants du groupe.
Voilà, maintenant que les choses sont dites, on peut parler de l'album.
Un certain malaise s'est installé dans les premières critiques de l'album. L'impression d'écouter un sous-Kyuss. Bla bla bla.
Décevant à première écoute, l'album semble appartenir à la catégorie des "growers", comme Blues For The Red Sun en son temps. Dagorna Dagorna envoie du riff bien lourd (comme Odyssey disent les mauvaises langues, ou dans la même veine que Gardenia, serait-il plus juste de rappeler). Planets 1&2 serait trop proche de Green Machine. En réalité, plus que Green Machine, on croirait un morceau solo de Bjork "kyussisé".
Mais voilà, John Garcia est quand même au top (Sweet Remain, Adara). Les riffs envoient sérieusement et peuvent même étonner (Barcelonian). Fevery a adopté un son Kyussien, mais son jeu est plus proche du jam (Dark and Lovely) que celui de Homme en son temps. Certaines compos sont un peu longues et loin d'être parfaites (Planets 1&2, Acidize...). Pour autant, c'est un très bon nouveau premier album qui offre de belles promesses pour l'avenir. On retrouve un Kyuss sorti du sable, comme on l'avait laissé, avec ce son chaud et lourd (très légèrement modernisé). On passe un très bon moment et ce qu'on souhaite, c'est simplement profiter et laisser le groupe maturer son prochain album, affiner sa recette, la pression en moins, pour les suivants.
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