On l'a attendu, celui-là. Et pour cause, en guise de promotion pour la sortie de ce rejeton, Famine nous parlait de "synthèse des 4 premiers albums de KPN". Plus grande encore fut mon impatience que je vis la liste des invités : Melkor et Ravenlord de Woods of Infinity, et surtout Roman Saenko de Drudkh. Sympa aussi de voir qu'Ardraos du défunt Christicide officie en tant que batteur et accordéoniste sur l'album, et qu'Audrey Sylvain y fait quelques apparitions vocales (bon, en même temps, on commençait à avoir l'habitude). Bref, ce disque éponyme attirait bien des convoitises, peu avant sa sortie.
Autant le dire tout de suite, Famine n'a pas menti. Rien que le titre de l'album est symbolique : c'est un éponyme. Et bien sûr, c'est la même chose musicalement. Les merveilleuses envolées acoustiques de La sanie des siècles se retrouvent sur des morceaux comme "Démonarque" ou "Ode", la folie du second opus se ressent sur "Le clebs noir - de Pontgibaud" et "Moins trente - degrés Celsius", la crasse nationaliste de Ballade cuntre lo anemi francor est comparable à celle de titres comme "La bêche et l'épée - contre l'usurier" ou "Le retour de la peste", et la patte Punk déconneuse est tout de suite reconnaissable sur "Niquez vos villes" (avec un passage de rap magistral) et surtout sur "La blonde", ode à la bière. Encore une fois, on trouve des instruments un peu insolites (que je ne saurais citer) tout au long du disque et c'est assez plaisant.
Les paroles sont elles aussi plutôt variées et représentatives des précédents albums du combo. Entre bière ("La blonde"), nationalisme ("Démonarque", "La bêche et l'épée - contre l'usurier", "Le retour de la peste"), haine des villes ("Niquez vos villes"), froid glacial ("Moins trente - degrés Celsius", avec des hurlements de dérangé absolu) et France médiévale ("Le clebs noir - de Pontgibaud", teinté d'anti-christianisme), Famine nous offre un tour d'horizon des thèmes abordés par son groupe pendant 7 ans et 4 albums. Petit point négatif à noter : la voix de notre chauve chauvin préféré devient carrément inblairable sur le cinquième titre. Ses confrères invités s'en sortent bien (mention spéciale à Roman Saenko et son growl totalement dévastateur), même si je ne suis pas hyper fan de la voix de Ravenlord.
Le Kommando Peste Noire affirme plus que jamais son image nationaliste très second degré sur cet album, à travers des morceaux qui reflètent une discographie caméléon entière. Une sorte de visite guidée pour le novice qui voudrait découvrir le groupe, si vous préférez. Et une chose est sûre : ça fait mouche.