Ce premier album solo de Peter Gabriel est probablement son chef-d'œuvre en terme de songwriting.
Il est très différent des suivants, surtout du fait d'une production réalisée par Bob Ezrin, qui a produit le superbe " Berlin" de Lou Reed. Il ne faut donc pas s'attendre ici à des expérimentations sonores, à des arrangements teintés de World Music et/ou d'électronique, mais plutôt à un savant mélange d'orchestre symphonique, d'instruments acoustiques et de guitares rock (voire hard rock). Le résultat est une mise en avant on ne peut plus réussie des émotions que Peter Gabriel a voulu faire passer dans ses textes et compositions - textes et compositions étant toujours en parfaite adéquation chez lui. C'est à la fois grandiose et épuré.
Tous les titres excellent dans leur écriture et leur interprétation. Avec de la pop énergique et intelligente, du blues-jazz inspiré, et de véritables monuments. Les monuments en question sont le célèbre à juste titre " Solsbury Hill ", le majestueux " Here Comes The Flood ", et l'immense " Humdrum " dont la poésie et l'intensité émotionnelle auraient pu venir du grand Peter Hammill.
Peter Gabriel avait semble-t-il beaucoup de choses à exprimer après son départ de Genesis (qui s'est fait deux ans avant la parution de ce disque). Cela a donné naissance à cet album qui est tout simplement ce que l'on appelle " un classique ".