Bon, attendez deux secondes, je prend ma DCA anti-ambulance, et je balance toute les balles à évidence, histoire d'enlever tout le gras pas intéressant à dire sur cet album : évidemment qu'à l'écoute c'est à chier, mais genre vraiment. Les guitares sont accordées dans une tonalité qui a l'air sorti d'une dimension que même la physique quantique ne saurait expliquée, la batterie est sponsorisée par la Grande Récré et le chant est aussi agréable tant par le timbre que par la justesse d'un solo de Lars Ulrich avec seulement une caisse claire. Je passe sur les paroles qui sont d'un niveau qui ferait passer la classe de CP de votre bled pour l'Académie Française. L'album fait même pas 30 minutes, mais je n'ai jamais réussi à aller jusqu'au bout en une fois. Mais vous savez quoi ? On s'en branle de ça.
Parce que cet album, dire qu'il est à chier, ce n'est que gratter la surface. Parce que cet album, c'est avant tout une histoire pas banale, celle d'un père qui a eu une prophétie qui s'est avérée à 95%, qui lui promettait que ses 3 blondinettes allaient devenir des rockstars, qui les a poussé à faire quelque chose dont elles ne connaissait rien, qui a poussé un producteur qui avait vu la catastrophe arrivé à aller jusqu'au bout, tout ça pour malheureusement en tirer 100 pauvres exemplaires qui ne se vendront jamais vraiment bien. Et l'histoire s'arrête-là.
Enfin ça, c'est si un certains Zappa (oui, ce Zappa là) n'avait pas décider d'une main salvatrice de tirer ce disque de cette décharge de disques oubliées voués à disparaître de l'Histoire, afin de lui faire traverser les âges jusqu'à aujourd'hui.
Et aujourd'hui du coup, on a ce disque, qui a défié toute les lois des probabilités pour exister, mais surtout pour subsister. Ce disque qui encore aujourd'hui fascine nombre de musiciens au point que des fous ont décider de faire des Tribute Band aux Shaggs. Et si vous avez par curiosité écouter une reprise en question, quelque chose a dû vous marquer : c'est dérangeant à souhait. Pourtant les mecs touchent leur bille, ils savent utiliser leur instrument, et pourtant ... ça ne sonnera jamais comme The Shaggs quand ils l'ont enregistré. Parce que The Shaggs a réussi à créer un album et un son unique, identifiable dans aucune des lois de notre musique. Et ça, c'est fort quelque part.