Pour avoir beaucoup lu qu'il était de bon ton de reprocher à Zimerman, dans sa pratique solitaire du piano, son inhumanité et sa trop grande recherche de la perfection, ces deux enregistrements ont bouleversé la fin de mon adolescence sans que je puisse y trouver un seul défaut. Vous me direz, je n'ai que vingt-trois ans et je n'ai aucune prétention d'analyse musicale.
J'ai découvert Rachmaninov à mes dix-huit ans et je suis rapidement tombé sur cette version. J'ai été terriblement marqué par la virtuosité de Zimerman et sa capacité à raconter une histoire malgré le détachement de chacune de ses notes. Beaucoup d'enregistrements de ce concerto, tout aussi brillants, tombent, dans un certain brouhaha lors de phrases voulues sombres. Zimerman et Seiji Ozawa y a surement particulièrement veillé, maintient un jeu clair et précis, qui s'entend dès les premiers fameux accords du premier mouvement. Vive Rachmaninov et vive Zimerman !