Ah, les années 80 et Iron Maiden, on peut dire que c'est une grande histoire d'amour. Durant cette décennie, les anglais de l'East End n'auront jamais déçus, 7 albums studios remplis de génie et de créativité, 2 albums lives fort jouissifs, on peut ici parler d'un quasi sans-faute. Iron Maiden devient, durant cette période, le groupe de Heavy Metal le plus populaire aux yeux du grand public, et ce, malgré les efforts de formations comme Judas Priest, Saxon, Dio, Def Leppard et consorts.
Mais venons ici, à l'album qui nous intéresse, en l'occurrence, PIECE OF MIND. Paru en 1983, tout juste un an après le mythique THE NUMBER OF THE BEAST, Maiden se devait de confirmer tout les espoirs qu'on portait en eux. Et on peut dire que c'était chose faite avec PIECE OF MIND.
Toutefois, il est assez usuel, d'entendre chez un fan lambda de Maiden, que PIECE OF MIND est l'album le moins abouti de la période faste des années 80. A tort. Déjà, posons-nous la question de savoir si, il y a un album moins abouti que les autres! Mais je vous laisse le loisir d'y répondre tout seul. Bref, ici il s'agit de démontrer à ce fan lambda qu'il n'a nulle raison de proférer de telles paroles!
Premièrement, il faut savoir que Maiden s'est séparé de son batteur tonitruant Clive Burr pour l'échanger avec celui de Trust (Mais oui Trust... Antisocial, vous savez?) Nicko McBrain. Batteur un peu déjanté si il en est, il n'en est pas moins un technicien hors-pair. Sur ce point, l'intro de Where Eagles Dare, et même l'entièreté de la ligne de batterie sur ce morceau mettra tout le monde d'accord.
Justement parlons de ce morceau d'ouverture qui, de suite scotche l'auditeur à sa sono. Véritable démonstration de technique signée Steve Harris, ce morceau jouit d'une structure complexe, ce qui ne l'empêche pas d'être terriblement accrocheur. La suite sera plus subtile avec Revelations, morceau un peu plus difficile d'accès, mais néanmoins sublime. Assurément l'une des plus belle pièces de Maiden, intégralement composée par Bruce Dickinson, Revelations s'offre souvent une place de choix dans les setlists d'Iron Maiden lors de certaines tournées. Les trois morceaux suivants nous permettent de retrouver ces mélodies accrocheuses et ces rythmiques endiablés que Maiden sait si bien cuisiner. Flight of Icarus, le premier single est un morceaux assez (un peu trop?) court, très efficace, sans prise de tête. Son successeur, Die With Your Boots On se veut plus spontané, et surtout plus taillé pour le live avec les chœurs que l'on retrouve dans le pré-refrain. Vient alors l'ultra-classique The Trooper, véritable morceau de guerrier, avec un chant magistral de la part de Bruce, la patte du sieur Harris à la basse se fait sentir avec ce rythme galopant, et au final une mélodie typiquement Maidenienne.
En clair, 5 morceaux qui ont de quoi en faire frissonner plus d'un! Les compos suivantes sont moins connues, surtout Quest for Fire et Sun and Steel qui n'ont jamais été jouées en live, et on peut comprendre pourquoi. Ces deux là font bien pâle figure aux cotés des tueries qui composent la galette. Il s'avère que ces deux titres sont plutôt ennuyants, de par leurs structures un peu trop décousues, ils semblent avoir été faits à la va-vite pour meubler l'album. Autant être honnête, il faut bien admettre que le refrain de Sun and Steel est assez cul-cul la praline pour ainsi dire! En plus de cela, il est répété de manière interminable vers la fin du morceau! En revanche, les deux autres compos plus méconnues que sont Still Life et To Tame A Land sont aux antipodes de la doublette Quest for Fire/Sun and Steel. Il s'agit là de chefs d'œuvres, tout simplement. Le pont mélodique de Still Life est un vrai régal, le premier solo effectué simultanément par Murray et Smith est jouissif et à écouter absolument. Quant à To Tame A Land, le morceau épique signé Harris encore une fois, reste dans la lignée des Phantom of the Opera ou autres Hallowed Be Thy Name... Il montre également l'étendue du talent du bassiste. Ici, il dompte littéralement son instrument. D'ailleurs, il qualifiera cette chanson comme la meilleure qu'il ait composé. En effet, il y'a de quoi s'en vanter!
Alors... Récapitulons... Cela fait 7 morceaux que le fan lambda de Maiden retiendra de cette écoute, et, allez, chipotons un peu, 5 si on enlève Still Life et To Tame A Land (mais ça, c'est pour le fan lambda de chez lambda qui vénère Fear of the Dark), et, paradoxalement, on pointe toujours, injustement, du doigt PIECE OF MIND comme l'album le plus faible des années 80. Pourquoi? La faute peut-être à la production moins léchée que sur THE NUMBER OF THE BEAST, en effet le son ici paraît plus gras et moins clair que sur l'album de la Bête. Toujours est-il que, PIECE OF MIND regorge de classiques et de compositions judicieusement travaillés. De mon avis, c'est dans cet album que l'approche mélodique est la plus complexe avec SEVENTH SON OF A SEVENTH SON qui naîtra 5 ans plus tard... Entre temps, Maiden va conquérir le monde.
