"Befall the Rise of Inhumanity"
Après l'enregistrement catastrophique de "Breeding the Spawn", Suffocation retourne au Morrisound avec Scott Burns et plus de détermination que jamais.
Le line-up a subi le départ de Mike Smith et l'arrivée de Doug Bohn.
L'album sort en mai 1995 sur Roadrunner.
Dès la première écoute, on se prend une claque presque équivalente à celle reçue avec "Effigy of the Forgotten": un son surpuissant, tout en relief et nuances, ce qui permet de décortiquer chaque composition entre les parties de guitares, basse, batterie, voix. Tout est merveilleusement équilibré et mis en valeur.
Les morceaux sont incroyablement riches et subtiles, tout en possédant cette brutalité technique caractéristique du groupe.
Le niveau technique a encore augmenté et on se retrouve avec un album plus compréhensible qu'"Effigy..." et surtout moins "suffocant" mais également plus complexe et varié.
Au sein d'un même morceau, on trouve une multitude de riffs de tueur, de changement de tempo entre mid tempo lourd et écrasant et accélération subite et implacable.
Même si Frank Mullen n'utilise presque plus sa technique de chant d'"Effigy..." consistant à "étouffer" son micro pour un rendu encore plus guttural, sa voix n'en ressort au final que plus imposante.
La dream team Terrance Hobbs/Doug Cerrito aux compositions et aux solos fait des merveilles, de même que le bassiste Richards doté ici du son rugueux et métalliques tout à fait assorti à ses lignes ingénieuses et brillamment exécutées.
Entre celui-ci et "Effigy...", le choix est difficile car si le premier album bénéficie du côté innovant, fondateur et même canonique des scènes brutal et slam death, "Pierced from within" lui est supérieur sur le plan technique, production (un des meilleurs enregistrement de Scott Burns assurément) et richesse et variété des compositions, plus facile à apprivoiser et néanmoins terriblement brutal. Pour sortir du stéréotype, la couverture a même été réalisée par le japonais Hiro Takahashi (R.I.P.).
Qui plus est, il date d'une époque à laquelle le death metal commençait vraiment à saturer avec des sorties de plus en plus nombreuses et de moins en moins marquantes y compris pour les pionniers du style.
Pour toutes ces raisons, il reste mon préféré de leur incroyable discographie, secondé de très près par l'ultime "Effigy of the Forgotten".