I've got your album, you've got my critic

Quand je me suis inscris sur Senscritique, c'était essentiellement pour découvrir des nouveaux films et élargir ma culture cinématographique plutôt faible. Je peux dire que sur ce point là, je ne suis pas déçu, et j'ai pu découvrir plein de nouveaux trucs géniaux, même si je suis loin d'avoir fini.
Mais, on est pas là pour parler cinéma, mais pour parler musique. La musique, j'avais mes favoris, j'avais mon MP4 avec ses 1000 chansons qui étaient là depuis 4-5 ans, c'était toujours les mêmes, j'avais mes morceaux des Guns, de Metallica, d'AC/DC, de Primus, etc... J'étais bien avec eux, même si je les connaissais en long en large et en travers, j'en étais jamais lassé. Donc autant vous dire, que quand je me suis inscris sur Senscritique, je pensais pas que l'un de mes gros coup de coeur allaient être un album.

C'est là que j'ai rencontré un mec qui s'appelait Pinkerton, quand j'ai vu son pseudo, je pensais qu'il parlait de l'agence de détective américaine, mais après avoir observer son top 10 albums, j'ai vu un certain album appelé Pinkerton qui squattait le sommet de son top 10. Un certain album d'un certain groupe appelé Weezer.
Weezer c'est un groupe que je connaissais sans vraiment le connaitre, j'ai 5-6 morceaux du groupe sur mon MP4 d'ailleurs. "Island in the sun" que tout le monde connait, merci à la banque postale. "Buddy Holly" est son clip totally awesome réalisé par Spike Jonze, "Why Bother" que j'avais découvert sur Guitar Hero Van Halen.
Voilà, avec ses quelques morceaux, c'était un groupe que je trouvais sympa, mais sans vraiment le connaitre.
Il y a quelques temps je me suis mis à écouter donc leurs albums en intégralités.

J'ai donc commencé par leur premier album, sobrement appelé Weezer ( mais le bleu, parce qu'il y en a 2 autres qui s'appellent Weezer). Et pas je peux dire que c'est vraiment efficace, on se met très vite à taper du pied, les instrus sont vraiment cool, bon faut dire que la moitié des morceaux je les connaissais plus ou moins déjà, étant donné que beaucoup sont devenu des tubes du groupes, des classiques.
Ensuite, je me suis dit qu'il fallait que jette une oreille à ce Pinkerton, et là ce fut un autre sentiment, autant pour le Blue Album, on rentre très vite dedans, autant Pinkerton c'est loin d'être le cas. L'album est plus intimiste, torturé, très différent du pop rock qui fait du bien du premier album. Je l'ai donc écouté quelques fois, et j'avais un sentiment mitigé.
J'ai donc poursuis un peu les autres albums, avec le deuxième album éponyme ou Green Album, celui qui contient le tube "Island in the sun" et là grosse déception. C'est vraiment un album easy-listening, super court en plus, on a l'impression que Rivers Cuomo a pas vraiment voulu se casser le cul pour cet album. On m'a très vite expliqué que c'est à cause de l'échec commercial de Pinkerton, et que Rivers Cuomo voulait revenir à un truc plus simple. Bon pour être simple, c'est simple, on est vite dedans, on peut pas dire que c'est mauvais, on tape du pied. Mais bon c'est pas aussi complexe que Pinkerton.
J'ai ensuite essayé Maladroit, soi-disant plus heavy, parce que Rivers est un fan d'Ace Frehley, là aussi j'étais un peu déçu, je ne l'ai d'ailleurs pas écouté énormément de fois, la première écoute m'avait fait paraître l'album très banal.
J'aurais pu continuer à découvrir la discographie du groupe, mais j'avais envie de découvrir en quoi Pinkerton était si génial, j'avais envie de percer le mystère à jour. Cet album qui m'avait lasser de marbre après ma première écoute.

Et là je vous parle plusieurs semaines après, où Pinkerton est devenu certainement l'album que j'ai le plus écouté à la suite depuis Appetite for Destruction, mon album culte, celui qui trône à la première place de mon top 10. Donc c'est dire, que mon avis sur Pinkerton à changer.
C'est difficile à faire une critique sur cet album, tellement Pinkerton à tout dit sur lui. Et puis moi qui vient de le découvrir que très récemment, je fais bien pâle figure devant un fan de longue date. Mais vu qu'il voulait que je fasse une critique, je vais essayer.
Pinkerton qui donc à rien à voir avec l'agence de détective, mais avec un personnage de l'opéra "Madame Butterfly" de Pucini. Un personnage que Cuomo aurait qualifié de "connard de marin Américain semblable à une rockstar en tournée". Et cet album composé entièrement par Rivers Cuomo est une vrai journal intime. On sent qu'il est pas bien, on sent sa détresse.

Le premier morceau "Tired of sex" donne le ton, et là où la plupart des Rockstars ne recule pas devant une horde de groupie. Rivers exprime son malaise vis à vis de ces groupies juste là pour un coup avec rockstar. Le jeudi il se fait Denise, le vendredi il se fait Thérèse et le samedi c'est au tout de Louise, mais le tour de l'amour c'est quand ? Un morceau court en intense qui montre directement la direction que va prendre l'album.
On retrouve ensuite "Getchoo", très efficace aussi et qui va pas par quatre chemins non plus, et qui permet à Rivers de nous exposer ses problèmes, avec peut-être moins de tact cette fois-ci, mais on a droit à un instru bien violent qui colle parfaitement.
Le troisième morceau "No other One" est celui qui dès le début m'avait beaucoup plus, plus calme que "Getchoo", qui montre bien la solitude de Rivers Cuomo, qui avait dit "Etre une rockstar, c'est être seul". Et là Rivers fait tout pour ne pas être seul, même à rester avec une meuf qui le traite comme de la merde devant ses amis, qui lui ment, qui se drogue.. mais malgré tout ça, il reste avec elle, parce que c'est mieux que d'être seul.
Le quatrième morceau "Why Bother" est le seul que je connaissais avec d'avoir écouter l'album, un morceau brut, complètement différent des 3 précédents, parce que comme l'indique le titre. Pourquoi s'emmerder avec des trucs vains, de toute façon ça va le blesser, alors autant rien faire et laisser couler. Un morceau bien énergique avec un refrain diablement efficace, et qui ne prépare en rien la claque qui va suivre.

Parce que le cinquième morceau de cet album, je n'ai pas peur de le dire, et peut-être l'une, si ce n'est là, plus belle pièce de musique de ces 20 dernières années. "Across the sea", qui raconte la relation de Rivers avec un fan japonaise qui lui avait envoyer une lettre quand il étudiait à Harvard. Une lettre qui lui avait fait beaucoup de bien, dans une période de sa vie sombre. Une chanson particulièrement touchante aux premiers abords, mais qui va aller jusqu'à un petit côté malsain quand Rivers va jusqu'à se demander comment elle se touche. On a vraiment l'impression d'être un voyeur de cette relation, entre un mec seul qui ne veut qu'une chose rejoindre cette fan de l'autre côté de la mer. Et que dire de l'instru de ce morceau, l'un des meilleurs solo du groupe, une rythmique parfaite, un pont où Rivers nous parle de devenir moine pour plaire aux vieilles dames. Et puis ce refrain déchirant. Franchement ça me fait toujours un truc d'écouter ce morceau, pourtant à ma première écoute, je crois que c'est vraiment le morceau qui m'a le plus laisser de marbre, mais à force de l'écouter, j'en suis tomber tout simplement amoureux.
Le sixième morceau "The Good Life". Un morceau qui donne bien envie de taper du pied, avec la aussi un instru relativement efficace. En ce qui concerne les paroles, elles paraissent plus optimiste que le reste de l'album. Rivers voulant reprendre sa vie en main, voulant revenir dans la bonne vie.
Suit "El Scorcho", un des morceaux les plus connus du groupe, mais qui je dois dire et peut-être pour moi le morceau le plus faible de l'album, non pas que ça soit un mauvais morceau, mais il fait pas vraiment le poids comparé à des pièces comme "Across the sea" ou même "Pink Triangle" qui suit.
Huitième morceau est donc "Pink Triangle", un morceau qui raconte l'histoire d'un mec qui tombe amoureux d'une femme, mais qui découvre qu'elle est lesbienne. Une chanson bien cool, et qui je trouve change un peu du caractère sombre du reste de l'album., et ça fait un peu du bien.
L'avant dernier morceau est "Falling for you" où Rivers trouve enfin l'amour, enfin il pense, il ne sait pas encore, et justement il ne sait pas quoi faire. Il tremble, est-ce qu'il doit se lancer. Le ton change drastiquement entre "Pink Triangle " et ce morceau, mais la qualité est toujours au rendez-vous. L'un des meilleurs morceaux de l'album, qui montre bien la relation complexe de Rivers et de l'amour.
Et on finit, en beauté avec Butterfly, un morceau complètement acoustique, et qu'il ne faut pas vraiment écouter si on a le moral dans les chaussettes, mais qui apportre une conclusion magistral à ce chef d'oeuvre.

Pinkerton est donc un chef d'oeuvre, dans le sens noble du terme, l'un des plus grands albums des 90s et même de l'histoire du rock, ouais je n'ai pas peur de le dire. Par contre, il faudra lui laisser le temps, car il est vrai qu'il est difficilement abordable à la première écoute, tellement Rivers se livre du plus profond de son coeur.

Dans tout les cas, je tiens à dire merci Pinkerton ! (que ça soit l'éclaireur ou l'album)